Le président américain George W. Bush poursuit avec ardeur sa campagne pour convaincre les Américains de la persistance des menaces terroristes, tentant ainsi de faire oublier les scandales qui éclaboussent son administration en cette année électorale. Début 2006 les scandales qui avaient entaché l'année 2005 se poursuivent. Tout récemment un haut fonctionnaire démissionnaire, Michael Brown, a affirmé devant une commission d'enquête que la Maison-Blanche avait ignoré pendant de très longues heures des informations précises annonçant le drame qu'allait causer l'ouragan Katrina sur La Nouvelle-Orléans fin août. Et les révélations sur les préparatifs de l'intervention américaine en Irak continuent à causer du tort à l'administration Bush. Ainsi, l'ancien chef de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, Lewis Libby, inculpé pour avoir divulgué à la presse l'identité d'un agent de la CIA, vient de déclarer à la justice avoir été autorisé par sa hiérarchie à lâcher aux médias des informations classées secret défense. Le but était de soutenir l'administration Bush qui avait alors du mal à se justifier sur les causes d'entrée en guerre en Irak. La presse a aussi publié l'embarrassant courrier électronique d'un lobbyiste lui aussi aux prises avec les juges, pour corruption active. Jack Abramoff, grand collecteur de fonds pour la campagne présidentielle de M. Bush, qui affirme ne pas le connaître, dit avoir rencontré le président une dizaine de fois. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, dissimulait à peine sa colère vendredi devant une presse insistante qui lui demandait : “Existe-t-il des instructions à la Maison-Blanche pour ne pas réveiller le président”, même en cas d'urgence comme un ouragan, ou “Cheney a-t-il le droit d'autoriser la fuite d'informations classifiées ?” M. McClellan a refusé de répondre. Au moins a-t-il été épargné par une question que se pose depuis décembre une partie de l'opinion publique : M. Bush avait-il le droit d'autoriser des écoutes téléphoniques et électroniques aux Etats-Unis sans mandat de la justice, comme il l'a fait après les attentats du 11 septembre 2001 ? Le Congrès, pourtant à majorité républicaine, procède actuellement à des auditions sur ce sujet. “Depuis son discours sur l'état de l'Union le 31 janvier, M. Bush répète aux Américains : “Notre économie est forte, mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, il faut réduire les déficits, pérenniser les incitations fiscales, réformer la couverture sociale.” Il reprend également le thème de la sécurité soulignant que le pays “est plus en sécurité” grâce à un combat de tous les instants contre le terrorisme, “mais nous ne sommes pas encore totalement en sécurité”. “Je me réveille tous les matins en pensant à une nouvelle attaque, et une grande partie de ma pensée, et une grande partie des décisions que je prends” résultent du 11 septembre, a-t-il dit vendredi.