Interrogation n Le maire démocrate de Los Angeles s'est interrogé sur le moment choisi par le président George W. Bush pour dévoiler les détails d'une attaque terroriste sur la ville. «Le moment (choisi par M. Bush) pose de vraies questions, et je ne veux pas spéculer plus avant», a déclaré Antonio Villaraigosa lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'il aurait aimé être prévenu par la présidence avant que le président ne fasse cette annonce. «Je ne m?'attendais pas à un appel du président lui-même, mais au moins de quelqu'un de la Maison-Blanche, à propos de ce qui était sur le point d'être dit à la télévision nationale», a regretté le maire de la deuxième ville des Etats-Unis (4 millions d'habitants). M. Bush a déclaré, jeudi matin, que le plus haut gratte-ciel de Los Angeles devait connaître le même sort que les deux tours jumelles de New York peu après le 11 septembre, et que l'attentat fomenté par Al-Qaîda avait été déjoué. Le maire a affirmé qu'il savait que des terroristes avaient prévu de mener une attaque contre Los Angeles, mais que « nous ne connaissions pas tous les faits mis au jour aujourd'hui». Ces interrogations interviennent au moment où le président américain George W. Bush poursuit avec ardeur sa campagne pour convaincre les Américains de la persistance des menaces terroristes, tentant ainsi de faire oublier les scandales qui éclaboussent son administration en cette année électorale. Tout récemment un haut fonctionnaire démissionnaire, Michael Brown, a affirmé, devant une commission d'enquête, que la Maison-Blanche avait ignoré pendant de très longues heures des informations précises annonçant le drame qu'allait causer l'ouragan Katrina sur La Nouvelle-Orléans fin août. Et les révélations sur les préparatifs de l'intervention américaine en Irak continuent à causer du tort à l'administration Bush. Ainsi, l'ancien chef de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, Lewis Libby, inculpé pour avoir divulgué à la presse l'identité d'une agent de la CIA, vient de déclarer à la justice avoir été autorisé par sa hiérarchie à lâcher aux médias des informations classées secret défense. Le but était de soutenir l'administration Bush qui avait alors du mal à se justifier sur les causes d'entrée en guerre en Irak. La presse a aussi publié l'embarrassant courrier électronique d'un lobbyiste lui aussi aux prises avec les juges, pour corruption active. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, dissimulait à peine sa colère vendredi devant une presse insistante qui lui demandait : «Existe-t-il des instructions à la Maison-Blanche pour ne pas réveiller le président», même en cas d'urgence comme un ouragan , ou «Cheney a-t-il le droit d'autoriser la fuite d'informations classifiées».