Le chroniqueur de Liberté, Mustapha Hammouche, a bénéficié de la relaxe, hier lors du procès en appel pour offense envers le président de la République. La cour a ainsi confirmé le verdict du 24 mai 2005, prononcé contre Mustapha Hammouche. Le jugement contre Ali Dilem a été toutefois sérieusement alourdi. Le caricaturiste de Liberté, jugé pour les mêmes chefs d'inculpation que son collègue est condamné, par défaut, à une peine d'un an de prison ferme, assortie d'une amende de 100 000 dinars, alors qu'il avait écopé lors du procès en première instance d'une amende de 50 000 dinars. La défense du caricaturiste fera opposition à cet arrêt. Il y a lieu de préciser que Dilem est poursuivi pour une dizaine de caricatures à travers lesquelles il a “titillé” le chef de l'Etat. Le juge de première instance avait fait preuve de tolérance. Maître Bourayou a relevé l'extrême sévérité de la sanction qui ne saurait se justifier par l'absence de Dilem. “Sanctionner la caricature, source d'humour et de gaieté, c'est condamner tout simplement la liberté d'expression dans ce qu'elle représente de plus noble et de plus pur. Le rire et la dérision sans lesquels la vie ne serait que tristesse et violence ne peuvent trouver matière à répression”, a déclaré Me Bourayou, estimant que “ces caricatures, en dépit de leur trait mordant, expriment en fait un regard plein d'humour sur les évènements d'actualité et les hommes publics”. Me Bourayou souligne que les caricatures de Dilem ne doivent, en aucun cas, subir le poids de la conjoncture actuelle, marquée par le syndrome ambiant de la violence. R. P./S. H.