Du 15 au 17 de ce mois, les nombreux participants, venus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Alger et Oran, ont tenu, chacun dans son domaine, à raviver le souvenir du poète dans une ambiance culturelle empreinte de convivialité et de fraternité. Pari tenu. L'association Jean et Taos Amrouche d'Ighil Ali a rendu un vibrant hommage au poète, journaliste et militant engagé Jean El Mouhouv Amrouche à l'occasion de la célébration du centenaire de sa naissance. Du 15 au 17 de ce mois, les nombreux participants, venus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Alger et Oran, ont tenu, chacun dans son domaine, à raviver le souvenir du poète dans une ambiance culturelle empreinte de convivialité et de fraternité. Les expositions, récitals poétiques, conférences et galas programmés tout au long de ses trois jours ont drainé un public très nombreux et avide d'en savoir plus sur cet intellectuel qui a marqué d'une empreinte indélébile la culture de ses ancêtres et le combat pour l'indépendance de son pays. C'est au chercheur Abdenour Abdeslam qu'est revenu l'honneur d'ouvrir le bal des festivités avec une communication sur la vie et l'œuvre de Jean. La deuxième conférence, tenue le lendemain, a réuni l'écrivain et historien Younès Adli, l'écrivain journaliste Abdelkrim Djaâd et le chercheur universitaire Kamel Bouamara. Le débat, émouvant, riche et intense, a été rehaussé par l'intervention du grand cinéaste Abderhamane Bouguermouh, réalisateur du mythique La Colline Oubliée et qui a fait part à l'assistance d'une communication de Laurence Bourdil, la fille de Taos Amrouche, dans laquelle elle informait l'assistance qu'elle avait retrouvée une lettre inédite de Fadhma Ath Mansour, la mère de Jean et de Taos, dans laquelle elle émettait le vœu de reposer à Ighil Ali auprès de son mari Belkacem. Le rapatriement de ses cendres est donc possible, dit-elle, à condition que Pierre, le fils de Jean, donne son accord. A noter également l'intervention de Da Ali Mammeri ainsi que le témoignage poignant de père Duplant qui a intimement connu les parents de Jean. En marge de ses activités, beaucoup d'invités ont tenu à visiter le vieux et pittoresque village d'Ighil Ali ainsi que la maison familiale des Amrouche, aujourd'hui en ruine, alors que d'autres ont tenu absolument à connaître la Qalâa des Ath Abbès, haut lieu de l'histoire, à une trentaine de kilomètres d'Ighil Ali. Pour les galas de musique, le public, très nombreux chaque soir, a apprécié de très nombreux talents avec l'arrivée surprise de Ferhat en guest star le dernier jour. Le “Maquisard de la chanson” a enflammé la salle alors que son compère et ami, Oulahlou, a subjugué le public féminin quelques heures auparavant. C'est tout à l'honneur d'une association de village, Taos et Jean, sans moyens, sans subvention étatique et sans sponsor majeur, que d'organiser un événement de cet ampleur en comptant uniquement sur les volontés locales et l'aide des habitants d'Ighil Ali. En attendant de réaliser la stèle promise pour les fils prodigues de Fadhma Ath Mansour, les organisateurs du centenaire, qui ne manquent ni de cran ni d'imagination, comptent désormais organiser un festival Jean et Taos Amrouche chaque année. En tirant les leçons de cette expérience et en améliorant l'organisation là où elle a fait défaut, ils ont émis l'intention d'en faire un rendez-vous culturel incontournable. Bonne chance. D. A.