Une manifestation placée sous le signe de l'ouverture et de l'universalité au nom du musicien international Igherbouchène. Depuis dimanche, date de l'ouverture officielle du la septième édition du Carrefour musical de la Soummam, la ville de Béjaïa est rythmée par des activités qui dénotent une véritable reprise de la vie culturelle après des années de disette. L'association Etoile culturelle d'Akbou, organisatrice de cette manifestation culturelle qu'elle place sous le signe de l'ouverture et de l'universalité au nom du musicien international Igherbouchène, aura pour ainsi dire réussi le pari de réanimer la scène festive locale. Les Béjaouis étaient véritablement sortis de leur assoupissement en cette fin de journée de dimanche. Et pour cause! C'était l'ouverture officielle de la 7e édition du Carrefour musical de la Soummam. Sous les sons de la fanfare de la ville de Béjaïa et les rythmes des différentes troupes régionales venues participer à ce carrefour, les citoyens de la ville de Béjaïa étaient visiblement contents de renouer avec l'animation. Et quelle animation lorsqu'il s'agit du folklore de l'Algérie profonde ! Bref, c'est le départ pour une semaine sous les couleurs de la culture plurielle de l'Algérie. Ils sont venus de Sétif, Bordj Bou-Arriredj, Tindouf, Tamanrasset, Tizi Ouzou, etc. Onze délégations sur les vingt prévues ont répondu à l'appel de l'association culturelle d'Akbou qui veut donner cette fois-ci au carrefour une dimension nationale. Pari réussi si l'on considère la variété culturelle présente. Le quotidien des citoyens de Basse Kabylie s'anime de nouveau à la faveur de cette manifestation ; après le fantôme de la douleur du Printemps noir, la Basse Kabylie retrouve la joie de vivre à travers ces manifestations culturelles. Et ce n'est pas pour déplaire aux milliers de citoyens stationnés aux abords du passage des délégations en défilé ou encore dans les différents endroits prévus pour la tenue des activités. Le TRB, la Maison de la culture désormais ne désemplissent plus. A la Maison de la culture, site principal, des expositions de peintres et sculpteurs ornent le hall de cette structure. Grâce à leur richesse et leur variété, le touriste et le citoyen en général ont de quoi occuper leurs vacances sans avoir à faire des dépenses puisque toutes les activités sont offertes gratuitement. Des spectacles, il y en a et il y en aura jusqu'au 8 juillet, date de la clôture de cette manifestation. Chaque jour, des artistes des différentes régions du pays se produisent pour le plaisir des citoyens de Basse Kabylie. Des concours de poésies, de chansons châabies et modernes motivent encore plus les artistes qui se donnent à fond, dans une ambiance empreinte de sérénité. Quoi de mieux pour une saison estivale qui s'annonce prometteuse. Après le succès des journées cinématographiques, organisées récemment, le festival qui a pris son envol dimanche en fin d'après-midi, se veut un autre signe de bonne santé pour la région qui retrouve le sourire. Cette rencontre se distingue d'abord par son caractère pluriel. Loin de tout ghetto et de tout régionalisme, les organisateurs ont toujours évolué dans l'idée de l'ouverture, du renforcement de l'amitié et de la fraternité entre les jeunes Algériens. Les artistes étant les messagers de l'amour et de la convivialité, la musique est la nourriture des bons sentiments, introduisant les germes de l'espoir sur fond d'entretien de la flamme du combat de tous les jours contre la régression, mais aussi et surtout contre l'exploitation de la culture par le politique. C'est en soi une évolution qui présage d'un avenir plus clair dans les rapports politique-culture. Des balbutiements, qui avaient caractérisé ce carrefour en 1995, on est passé, et sans risque de se tromper, à une manifestation d'ordre national de par l'envergure de l'organisation, la vision et la symbolique. Après Allaoua Zerrouki, Youcef Abjaoui, et Taos Amrouche, l'an dernier, on en arrive à l'universalité à travers Igherbouchène cette année. Le défi est relevé par les jeunes bénévoles de l'association auxquels il faut bien tirer chapeau.