Contrairement à l'évaluation mitigée du ministère de l'Education nationale, la Coordination intersyndicale estime que le taux de participation au débrayage est de 95%. “La grève a été suivie massivement, tous les paliers ont été touchés. Les enseignants ont exprimé leur ras-le-bol sur tout le territoire national, de Tlemcen à Tébessa et d'Alger à Tamanrasset”, a déclaré, hier, M. Osmane, secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger, lors d'une conférence de presse de la Coordination intersyndicale tenue hier au siège du Snapap à Bab-Ezzouar. La Coordination intersyndicale, composée du Cnapest, du CLA, de l'UNPEF, du Sete et du Satef, estime qu'elle a réussi à paralyser tous les établissements scolaires des trois paliers. Elle juge que les chiffres avancés par le département de Benbouzid sont mitigés et ne reflètent pas la réalité du terrain. “Contrairement aux estimations du ministère de l'Education nationale, la grève a été massivement suivie à l'échelle nationale”, s'est réjoui le secrétaire général du CLA. Il explique, par ailleurs, qu'il “n'est pas important de faire la guerre des chiffres, mais de démontrer que la coordination est une force syndicale prête à se faire entendre malgré les intimidations du ministère”. Pour la coordination, la réussite de cette action est liée à l'implication de tous les travailleurs de la famille de l'éducation. Selon elle, le ministère devrait ouvrir le dialogue avec la coordination au lieu de menacer les enseignants. “Quand bien même la moyenne de 24% serait vraie, la loi stipule qu'au-delà de 20%, les pouvoirs publics doivent ouvrir les négociations. Désormais, la balle est dans le camp de Benbouzid, qui est tenu de répondre de manière plus sérieuse et rapidement aux revendications des enseignants”, a déclaré M. Lemdani, coordinateur chargé de l'information au Cnapest. Le représentant du syndicat du Sete précise que le gouvernement doit exprimer sa bonne volonté pour régler le problème des enseignants. “La justice doit pousser le ministère de l'Education nationale au dialogue”, dit-il. Concernant les menaces, les intimidations et les convocations judiciaires, la Coordination intersyndicale estime que ce n'est qu'une manœuvre pour casser le mouvement. “Le temps est révolu pour ce genre de manœuvre. Rien ne sera comme avant, nous maintenons la pression”, s'indigne M. Lemdani. La Coordination intersyndicale a dénoncé le fait que plusieurs professeurs ont fait l'objet d'intimidations. Elle citera le cas d'un enseignant et membre d'un syndicat autonome de la wilaya de Aïn Defla qui a été enlevé durant deux jours. “De toute façon, nous avons déposé une plainte contre X, mais nous savons que ce sont des intimidations de la Direction de l'éducation de cette wilaya”, précise un enseignant. Interrogé sur le futur plan d'action, le secrétaire général du CLA a déclaré que “si le ministère de tutelle ne réagit pas et néglige nos revendications, nous allons vers des sit-in, journées de protestation, arrêts des cours”. Enfin, la Coordination intersyndicale a annoncé son soutien au Cnes qui a décidé d'entamer une grève nationale dans les campus universitaires à partir du 25 février courant. Nabila Afroun