Assailli par les journalistes à sa sortie de la salle de conférences du Palais des nations, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, s'est limité à déclarer : “Nous avons reçu 5/5 le message politique du président de la République. Nous l'avons apprécié à notre manière.” Invité à se prononcer de manière plus précise sur le refus de l'Etat à augmenter les salaires des travailleurs, M. Sidi-Saïd a affirmé que le chef de l'Etat a laissé la porte de l'espoir ouverte. Il a demandé aux représentants de la presse nationale de se montrer patients. “Vous serez destinataires, au cours de la semaine prochaine, d'un communiqué du secrétariat national de l'UGTA”, a-t-il promis avant de s'éclipser. Abdelkader Malki, membre de la direction de la Centrale syndicale, s'est montré un peu plus éloquent. “Au début du discours, nous avions quelques appréhensions.” Il a précisé que la tenue d'une tripartite permettra à l'organisation syndicale de forcer quelque peu l'hermétisme de l'Etat. “Nous négocierons avec le gouvernement et les organisations patronales. Nous espérons obtenir une augmentation pour les travailleurs…” Sidi-Saïd, que tout le monde croyait parti, est arrivé brusquement pour mettre un terme aux déclarations de son secrétaire national. “Ne dites plus rien, au nom du centralisme démocratique”. Les journalistes n'en apprendront donc pas davantage des responsables de l'UGTA, visiblement gênés par la position du chef de l'Etat. Une position que le secrétaire général de l'UGTA semblait pourtant pressentir. À l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de l'assassinat de Abdelhak Benhamouda, Abdelmadjid Sidi-Saïd s'est montré plutôt timoré sur la question des salaires, en affirmant que “la revendication de l'UGTA consiste en la révision de l'article 87 bis, et non en une augmentation des salaires. Il y a une augmentation directe et il y a une augmentation indirecte”. “La solution est toujours possible”, a-t-il nuancé, en faisant allusion à la tenue de la tripartite. Ce qui tend à suggérer que le principal responsable de la Centrale syndicale savait que Ahmed Ouyahia ne parlait pas dans le vide, au-delà de la tempête de protestations qu'il a soulevée du côté du FLN et des autres organisations syndicales. S. H.