De notre correspondant à Constantine A. Lemili Elles auront été deux associations de journalistes à commémorer à Constantine la Journée internationale de la liberté d'expression. Il s'agit en l'occurrence de «Demain la presse» et du «Club des amis du président de la République». Si «Demain la presse» a vu les choses en grand et a organisé sur toute la journée une série d'actions ciblées et surtout consistantes, à l'image du recueillement sur la tombe de Makhlouf Boukhzar, notre confrère de la station régionale de l'ENTV victime du terrorisme, mais également d'une série de conférences données par des spécialistes de la communication entre universitaires et journalistes invités, suivies d'une distribution de récompenses à des représentants de la corporation, l'autre association s'est limitée en moins de trente minutes à boucler la rencontre organisée au sein de la salle des conférences du palais de la culture Malek Haddad par la remise également de cadeaux à cinq journalistes, suivie d'une modeste et tout aussi sympathique collation.Au Théâtre régional de Constantine, où se sont déroulées les activités de «Demain la presse», l'intervention du Dr Smaïl Maraf, journaliste, éditorialiste et enseignant universitaire, aura plus que retenu l'attention d'une salle pleine à craquer d'étudiants en journalisme, sciences politiques et communication.Si la conférence donnée par le Dr Maraf s'est avérée judicieuse et particulièrement riche en anecdotes tournant autour de l'activité journalistique, étayées par des événements précis survenus au cours de sa carrière mais également de celles d'autres confrères, parfois étrangers, le débat n'en sera que plus animé compte tenu de l'engouement des étudiants présents à mettre à profit une telle opportunité pour interpeller un enseignant universitaire dans un cadre plutôt anti-conformiste.Les réponses données par Smaïl Maraf apporteront à ceux qui les ont posées une explication de la face cachée des médias, sinon l'envers du décor. L'orateur ne lésinera pas sur les exemples, côté cour ou côté jardin, n'hésitant pas à chaque fois à alpaguer, voire à railler de la manière la plus subtile la presse en général et les réputés grands titres en particulier. En fait, l'orateur voulait, de la manière la plus ostensible qui soit, souligner à l'intention des personnes présentes, notamment celles qui seraient sans doute les acteurs de demain de la scène médiatique, que le fossé entre le vrai et le factice dans le domaine de la presse est quand même énorme. Il réfutera de manière directe toute notion de presse d'opinion en Algérie, qui demeure pour lui un concept effectif mais dans des pays qui se respectent et dont les partis politiques créent justement cette opinion via leurs propres journaux, comme il démontera le mythe du «gros tirage» qui justifierait la présence d'un lectorat comparable, précisant que «dans un pays où 48% d'analphabètes côtoient le reste des autres analphabètes, c'est-à-dire ceux que forme l'université, il est plus qu'improbable que ces tirages, dont se gargarisent les différents titres, aient un réel impact sur la société». La satire qui semblerait être littéralement un trait génétique chez Smaïl Maraf lui fera dire sous les rires et les applaudissements de la salle que «très souvent si ce n'est en général, les directeurs de publication ne connaissent le contenu de leurs journaux qu'a posteriori… parfois quand ils se retrouvent devant un prétoire pour l'écrit de l'un de leurs journalistes».En tout état de cause, «Demain la presse» est passée un cran au-dessus dans la commémoration du 3 mai 2009 comparativement à celui de l'année écoulée. Elle a gagné non seulement en maturité mais aussi dans l'art de préparer un tel événement. Il ne faut toutefois pas oublier de souligner que les sponsors auxquels elle a fait appel n'ont pas lésiné sur les moyens pour la réussite matérielle de la manifestation d'autant plus qu'elle était parrainée par le wali de Constantine. A. L. Sidi Saïd félicite la presse nationale Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a exprimé dimanche son soutien à la presse nationale pour la «noble mission» qu'elle accomplit, dans un message qu'il lui a adressé à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. «Au nom de la direction nationale [de l'UGTA] et en mon nom personnel, je tiens à exprimer à toutes les travailleuses et travailleurs, les journalistes et les cadres de la presse notre soutien pour la noble mission qu'accomplit la famille de la presse nationale», a souligné M. Sidi Saïd. Le secrétaire général de l'UGTA a tenu à rendre hommage aux sacrifices consentis par la famille de la presse. «A cette occasion, je tiens à rendre hommage, en premier lieu, à tous les martyrs de la presse [...] morts pour un idéal noble, celui de l'indépendance du pays, celui de soutenir un Etat républicain», a-t-il affirmé. Il a tenu, en outre, à «saluer le travail effectué par la presse nationale dans les différentes phases qu'a connues notre patrie».