Avec des Verts en hibernation par la faute de l'inertie de la fédération et des pouvoirs publics pour désigner un nouveau coach national, il faut surtout faire vite avant qu'il ne soit trop tard”, écrivions-nous dans ces mêmes colonnes dans notre édition de samedi dernier à propos de l'urgence pour la fédération de football de recruter un coach national eu égard à la proximité du début des éliminatoires de la CAN2008. Du côté de la FAF, la réaction ne s'est pas faite attendre, puisque une source proche du bureau fédéral de la FAF nous a confié que “la fédération ne tardera pas à procéder à la désignation d'un entraîneur national afin de garantir aux Verts une préparation adéquate et surtout n'attendra pas forcément un signe du ministère de la Jeunesse et des Sports pour trancher cette question”. Selon notre source, la fédération possède une santé financière suffisante (plus de 20 milliards de centimes dans les caisses) qui lui permet aujourd'hui de recruter un entraîneur. “La FAF peut même engager un entraîneur algérien pour gagner du temps car il faut dire que le temps presse”, indique-t-on. Autrement dit, l'argument financier qui consiste à dire que la FAF n'a pas les moyens de payer un coach de qualité tombe rapidement à l'eau. Il s'agit beaucoup plus pour la fédération de football de tenter d'impliquer dans ce genre de choix stratégiques les pouvoirs publics pour en finir avec “les moments de tension” entre les deux parties. Or, devant les tergiversations du MJS, la FAF est appelée à assumer ses responsabilités. Il faut en général six mois pour mettre en place les bases d'une équipe “compétitive”, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elle soit prête pour le combat de haut niveau, comme ce sera visiblement le cas contre la Guinée au mois de septembre à Conakry. Six mois en fait pour travailler les mécanismes de cohésion de l'équipe et la préparation physique des joueurs qui doivent être au top le jour J à travers, bien sûr, la multiplication des matches amicaux et des stages de courte durée. Le futur coach national peut choisir un groupe de joueurs dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 25 ans pour entamer un gros travail de préparation. Il faut se baser sur l'actuelle sélection espoirs, des joueurs de cru que la FAF peut regrouper souvent dans des stages de courtes durée, renforcés par quelques pros. La FAF “convoite” Naceri et Yachir À ce titre, selon une source proche de la famille Naceri, on apprend que la Fédération algérienne de football a approché ces derniers temps le jeune prodige de l'Olympique de Marseille, Samir Naceri, afin de le convaincre de revêtir le maillot national, bien que la question semble être délicate, il s'agit là d'un international espoir français. En effet, étant d'origine algérienne, il pourrait bien passer du côté des Verts, assure notre source pour peu que le joueur fasse un choix définitif. Les parents de ce joueur ont été sensibilisés à ce propos. Naceri, qui avait été déjà approché par la partie algérienne, a été donc relancé. Cependant, il sera bien difficile de le convaincre, surtout si le joueur est sélectionné pour le prochain championnat d'Europe espoirs qui aura lieu en été prochain. Naceri n'est pas le seul élément expatrié, ayant déjà porté les couleurs de la France dans les jeunes catégories, qui est sur la liste des recruteurs de la FAF. En effet, notre source évoque un autre nom, en l'occurrence Ali Samy Yachir, l'attaquant de Montpellier, dont on dit beaucoup de bien. Né à Tizi Ouzou en 1985, mais de nationalité française, il intéresse aussi la FAF. En tout état de cause, la FAF a dressé une liste de 30 joueurs évoluant à l'étranger susceptibles d'être sélectionnés. “L'attention particulière” de la Fifa La Fifa suit avec “une attention particulière” l'évolution de la situation au sein de la Fédération algérienne de football, et ce, après les dernières élections qui ont porté M. Hamid Hadadj à la tête de la FAF. C'est ce qui ressort du communiqué publié sur le site Internet de la Fifa à l'issue de la réunion de la commission des associations dont les membres ont jugé que l'Algérie fait partie des quatre pays (avec le Kenya, la Somalie et le Yémen) qui continueront à être supervisés, “bien que la situation évolue positivement vers une résolution”. L'attention particulière de la Fifa envers la FAF concerne, en fait, l'obligation faite à la fédération par le MJS de mettre en conformité ses statuts avec le décret 050-405 régissant les fédérations sportives. Ce que la Fifa refuse évidemment. Dans une déclaration à Liberté, parue le 19 janvier dernier, en marge de l'assemblée, le président de la CAF au Caire, M. Blatter, avait mis en garde les pouvoirs contre “toute velléité d'immixtion”. C'est dire que le décret 050-405 est tout simplement non applicable au football, à moins de risquer une exclusion dramatique ! S. B.