Il portait avec noblesse et énergie la tragédie et le drame du pays dans son affliction, sa sensibilité et radicalisme qui convergeaient droit dans le fleuve de sa rage de vivre, d'aimer et de servir. Boualga Okacha, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a quitté ce monde la semaine dernière pour rejoindre l'Eternel à l'âge de 72 ans. La politique et la bienfaisance se voulaient les sœurs jumelles pour ce personnage qui avait consacré toute sa vie au service de l'autre. La preuve est incontournable quand on sait que le défunt, après avoir exercé plusieurs mandats s'étalant sur 26 bonnes années à l'APC de Tiaret, a fini ses jours dans un logement de fonction acquis au nom de son épouse. “Pour moi, la vie ne vaut rien et rien ne vaut la vie. J'ai assisté à une nuée de funérailles, mais je n'ai jamais vu un coffre-fort suivre un cercueil”, ne cessait-il de dire à son épouse. Ayant assuré plusieurs mandats municipaux au sein de l'APC de Tiaret, il jugea mieux de se retirer en 1991, après le triomphe du FIS, et réintégrer les P&T jusqu'à sa retraite en 1995. Néanmoins, il n'a jamais songé rompre avec l'action humanitaire dans la mesure où il côtoya la Croissant-Rouge algérien jusqu'en 2003 quand il ne pouvait plus cautionner certaines pratiques irresponsables en tant que témoin silencieux ou complice. Enterré au cimetière de Frenda, accompagné par une incommensurable foule qui venait exprimer un hommage particulier. Amant éternel de l'esprit, ton élixir n'a jamais été en face de toi mais en toi… Repose en paix aux côtés des anges blancs. R. SALEM