Les leçons des expériences vécues jusque-là ne semblent pas de toute évidence être retenues. Même avec les déclarations solennelles du nouveau président de la FAF de faire du domaine technique la priorité des priorités, il semble que l'on se dirige tout droit vers la situation (l'on y est déjà peut-être) qui a prévalu après les CAN2002 et 2004. En effet, l'EN semble se plaire après chaque CAN à se confiner, recluse et sans entraîneur. Et le match du Burkina Faso ne nous contredira certainement pas dans la mesure où le groupe qui a livré la confrontation de Rouen peut ne pas constituer l'ossature de l'équipe pour le futur entraîneur national (dixit Ighil). Il s'agit d'un match déjà programmé qu'il fallait simplement jouer. Ce match aurait pu, au contraire, servir de base de départ pour la constitution de la future équipe nationale. Nous ne discutons pas de la valeur et de la compétence de l'entraîneur intérimaire reconnues du reste, mais de l'application d'une politique technique cohérente de l'EN qui doit être l'apanage de la fédération et des pouvoirs publics. Nous sommes déjà en retard, (une fois de plus), l'échéance étant toute proche, alors que l'entraîneur national n'est pas encore désigné et qui aurait pu, le cas échéant, mettre à profit ce match. Les objectifs et la stratégie à appliquer doivent être définis par les responsables de la fédération et leur réalisation confiée à l'entraîneur et à son staff une fois désignés. Par ailleurs, se fixer comme objectif majeur la CAN et la coupe du monde 2010 serait plus judicieux et surtout plus réaliste car le temps imparti assez large (4 ans) peut nous permettre de nous préparer convenablement à ces échéances. Un ensemble de joueurs dont la moyenne d'âge tournerait autour de 22/24 ans à puiser dans l'EN espoirs peut constituer l'ossature de la future équipe nationale. C'est dans cette tranche d'âge et moins que des joueurs de qualité existent et peuvent s'aguerrir en s'entraînant durement et en livrant des matches de haute compétition au niveau, par exemple, des éliminatoires de la CAN2008 qui, elle, ne sera alors qu'un objectif intermédiaire. Dans le cas contraire, et en focalisant dans la précipitation tous les efforts pour la CAN2008 dont les chances de qualification ne doivent pas être hypothéquées pour autant (ne le sont-elles pas déjà ?), le risque est grand de se retrouver après le Ghana ou même avant, en cas de non qualification, au même point de départ. M. H.