La Corée du Nord a menacé vendredi dernier que toute la péninsule serait réduite en une “terre de cendres”, si Washington maintient son projet de renforcer ses forces militaires et refuse de négocier sur la crise nucléaire. Des unités américaines dotées d'avions bombardiers B-52 et B-1 ont reçu l'ordre de se tenir prêtes à être déployées en Extrême-Orient pour officiellement soutenir les forces américaines en Corée du Sud, face au Nord, avait indiqué lundi le Pentagone. Les bombardiers et des avions de reconnaissance se seraient déployés depuis les Etats-Unis sur l'île de Guam, selon des journaux américains. “Si les provocations américaines de renforcement de leurs troupes d'agression se déchaînent, tout le territoire de Corée sera réduit en cendres et les Coréens n'échapperont pas à un horrible désastre nucléaire”, a affirmé l'agence officielle KCNA dans une dépêche reçue vendredi dernier à Séoul. Lors de la dernière crise nucléaire sur la péninsule, qui s'est terminée par un accord américano-nord-coréen de 1994, la Corée du Nord avait menacé de transformer Séoul en une “mer de feu”. A Washington, l'administration Bush affirme vouloir un règlement pacifique à la crise actuelle tout en se déclarant prête à toute éventualité. “Nous avons entendu beaucoup de choses de la part de la Corée du Nord. De toute évidence, les Etats-Unis sont préparés à faire face à toute éventualité”, a déclaré jeudi dernier le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, lors d'un point de presse. Le président George W. Bush croit cependant encore que “la diplomatie peut régler la situation” en liaison avec la Chine, la Russie, la Corée du Sud et le Japon, a ajouté le porte-parole. M. Bush se dit prêt à discuter avec Pyongyang mais seulement sur la manière de démanteler son double programme nucléaire qui a été à l'origine de la crise commencée en octobre dernier. Le régime stalinien accuse les Etats-Unis de chercher à internationaliser la question et il refuse que les Nations unies se saisissent du dossier, ce qui risque d'être effectif la semaine prochaine lors d'une réunion de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) à Vienne. La Corée du Nord veut, par une négociation directe, obtenir de Washington un traité de non-agression avant de satisfaire les craintes concernant son programme nucléaire.