On recense 10 intervenants dans le créneau lubrifiants. La commercialisation d'huiles dangereuses menace, actuellement, la sécurité des automobilistes sans que les services de contrôle du ministère du Commerce interviennent. De façon plus précise, l'ouverture du marché des lubrifiants a entraîné l'importation de dizaines de milliers de tonnes d'huiles annuellement dont une partie ne répond pas aux spécifications contenues dans l'arrêté ministériel de 1997. En un mot, la composition du produit ne répond pas aux normes de qualité. En l'occurrence, on trouve des huiles sur le marché made in USA dont l'emballage indique que le producteur n'est pas responsable de l'utilisation du produit, révèlent des cadres de l'entreprise Naftec. Or, dans le domaine des lubrifiants, l'huile doit répondre à une utilisation spécifique : huile moteur essence, huile moteur diesel, huile de transmission, huile industrielle. La responsabilité du producteur est engagée dans la commercialisation des huiles, particulièrement si elles ne sont pas conformes aux normes de composition. “L'utilisation des huiles de mauvaise qualité entraîne rapidement l'usure du moteur du véhicule. Elle peut conduire, à la longue, à l'implosion du moteur”, prévient un expert. Naftec, l'entreprise spécialisée dans le raffinage, filiale à 100% de Sonatrach, qui est soumise, de plus en plus, à une concurrence déloyale de produits importés, a fait subir à ses huiles des contrôles dans les plus grands laboratoires internationaux. “Les essais peuvent coûter pour un produit 4 millions de dollars !”, confie un responsable de Naftec. Elles sont donc conformes aux standards internationaux. Les huiles Naftec pour véhicules répondent aux voitures de modèle récent. Or, une partie des huiles importées corresponde à des spécifications datant des années 1920 ou 1960. Au demeurant, les services du commerce peuvent invoquer l'insuffisance des moyens. Cet argument ne résiste pas au bon sens. En effet, la question de la sécurité des automobilistes est une affaire trop sérieuse pour que tous les moyens ne soient pas mis en œuvre en vue d'interdire les produits non conformes ou présentant un danger pour la population. A noter que les activités de contrôle des services du commerce ne ciblent, faute de laboratoires appropriés, que les produits agroalimentaires et les cosmétiques. Aujourd'hui, la situation de commercialisation de produits douteux, dangereux ou non conformes à la réglementation sur le marché, devient inadmissible. N. R.