Une bonne partie provient de Dubaï. On appelle ces huiles pour moteur automobiles des Ovni, c'est-à-dire des objets volants non identifiés, faute de mention de leur origine et pour leur non-conformité aux normes de qualité. Un lubrifiant qui ne répond aux normes internationales AECA et API peut casser un organe de moteur et donc provoquer un accident grave. Pourtant, sur un marché de 150 000 tonnes, 20% au moins des lubrifiants commercialisés annuellement en Algérie sont de contrefaçon, soit environ 30 000 tonnes, représentant un danger permanent pour les conducteurs et leurs passagers, indique une source sûre du secteur. À l'origine de l'ampleur de cette contrefaçon, l'absence de contrôle de ces importations, en particulier par les services du commerce. Un lubrifiant est constitué principalement d'huile de base (10%) et d'additifs (90%). Ces derniers servent à protéger le moteur. Le trafic consiste à vendre des huiles de base comme produit fini ou de mettre sur le marché des mélanges anormaux, interdits, qui ne respectent pas les normes internationales ACEA (normes des constructeurs européens) et API (American Petroleum Institut). Une bonne partie de ces lubrifiants dangereux proviennent de Dubaï. On les appelle les OVNI, c'est-à-dire des objets volants non identifiés, faute de mention de leur origine et pour leur non-conformité aux normes. Ils arrivent par conteneurs, dans les ports algériens. Ils sont commercialisés par une dizaine de distributeurs ayant l'agrément du ministère de l'énergie, selon la même source. Aucune exigence de professionalisme ne leur est exigée. Alors que dans d'autres pays, ce sont les producteurs internationaux et les producteurs locaux qui font uniquement dans la distribution. La publicité mensongère impose également sa loi. Des distributeurs affichent un intervalle de vidange de 20 000 kilomètres alors qu'aucun test n'a été effectué pour justifier ce chiffre. Le comble, c'est que cet intervalle vaut pour tout type de moteur. Or, en principe, ce sont les tests effectués à chaque type de moteur qui définissent l'intervalle de vidange. On est donc dans une situation hors norme. Ces mêmes distributeurs vendent le lubrifiant contrefait à 50 dinars le litre, contre environ 100 à 300 dinars le litre pour les lubrifiants commercialisés par des professionnels comme Naftal ou Total. Conséquen-ce : bon nombre d'automobilistes achètent des lubrifiants certes moins chers, mais de mauvaise qualité, susceptibles de provoquer de graves accidents. Sans que l'Etat “bouge le petit doigt”. Comme la contrefaçon sur ces produits a pris de l'ampleur, un important business illégal s'est développé, faute de contrôle et de laboratoires d'essais pour vérifier la conformité des huiles commercialisées. En résumé, ce trafic à large échelle a pour conséquence une concurrence déloyale, une augmentation des dépenses d'entretien des véhicules et des risques d'altération des organes du moteur, notamment des soupapes, pouvant entraîner un grave accident. Par ailleurs, la durée de vie du moteur s'en trouve affecté. En définitive, on assiste à une anarchie sur le marché national des lubrifiants. Le système de contrôle de l'Etat défaillant, les routes continuent à véhiculer l'insécurité à cause, également, de ces importations massives d'huiles dangereuses. N. Ryad