L'ouverture du marché s'est matérialisée par la vente de 7 licences qui a généré 1,2 milliard de dollars au profit du Trésor public. Le président de l'Autorité de régulation de la poste et télécommunications (ARPT) M. Mohamed Benfodil a présenté, hier, au Forum d'El Moudjahid, le bilan d'activité de son institution et les perspectives de développement des nouvelles technologies en Algérie. Il a déclaré que “l'ARPT a délivré 3 licences de téléphonie mobile, 2 licences de téléphonie fixe, 3 licences de type VSAT et 3 autres licences de téléphonie mobile par satellite durant la période allant de 2001 à 2005”, tout en indiquant que “la vente des licences a généré 1,2 milliard de dollars au Trésor public”. Les opérateurs de téléphonie mobile ont investi plus de 4 milliards de dollars, dira-t-il. Le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications est passé, affirme M. Benfodil, de 20 milliards de DA en 2000 à 228 milliards de DA en 2005. Le nombre d'abonnés au réseau téléphonique fixe et mobile a atteint 16,2 millions en 2005 contre 2,1 millions de clients en 2000. Le Maroc compte, aujourd'hui, 13,3 millions d'abonnés alors que la Tunisie et l'Egypte totalisent respectivement 24,6 et 6,5 millions d'abonnés. La télédensité téléphonique est estimée, selon M. Benfodil, à 49,31% en Algérie contre respectivement 45,82% et 65,05% au Maroc et en Tunisie. Le marché algérien de la téléphonie mobile compte 13,6 millions d'abonnés contre respectivement 12,3 et 5,2 millions de clients au Maroc et en Tunisie à fin 2005. Ce marché atteindra plus de 15 millions d'abonnés en 2006 et 16,5 millions de clients à fin 2007. L'ARPT prévoit 18,1 millions d'abonnés d'ici fin 2008, soit une croissance annuelle de 10%. Le revenu moyen par utilisateur (Arpu) en téléphonie mobile est fixé entre 20 et 25 dollars en Algérie, 15 et 28 dollars au Maroc et en Tunisie. En terme d'emploi, le secteur de la téléphonie a généré 27 751 postes en 2005. Pour M. Benfodil, “le marché des télécommunications est passé d'un monopole à l'abondance des offres, d'un seul opérateur à 9 opérateurs dans les divers segments du secteur”. Ce marché se trouve, actuellement, en phase d'organisation qui entraînera progressivement une véritable concurrence aux bénéfices des opérations et surtout des usagers, soutient-il. En évoquant l'évaluation du réseau mobile de Djezzy et Mobilis, il a précisé que “les opérations d'évaluation effectuées par l'ARPT n'ont pas pour objet de classer les opérateurs, mais de rectifier les défauts enregistrés sur le réseau”. Et d'ajouter : “Les deux opérateurs Mobilis et Djezzy ont corrigé, déjà, les défauts énumérés dans le rapport d'évaluation pour les agglomérations de plus de 2 000 habitants.” L'Autorité de régulation effectuera régulièrement des opérations d'évaluation des différents opérateurs via des audits électroniques, explique-t-il. Le président de l'ARPT a estimé que “la question d'interconnexion n'est pas spécifique à l'Algérie puisqu'il y a des litiges entre opérateurs dans tous les pays du monde”. Il a affirmé que “Djezzy a le droit de saisir le Conseil d'Etat s'il n'est pas satisfait des décisions de l'ARPT”. L'opération d'évaluation du réseau de Wataniya Télécom Algérie est ficelée et sera publiée prochainement. L'invité du Forum d'El Moudjahid a annoncé, par ailleurs, que “les différentes études réalisées aux USA et l'Organisation mondiale de la santé ont confirmé que les stations de base (BTS) installées sur les habitations ne portent pas atteinte à la santé des citoyens”. Il a rappelé que “l'ARPT a étudié, en 2005, un projet de création d'une association de consommateurs qui pourrait utilement relayer ces intérêts tels que la protection contre les clauses abusives dans les contrats d'abonnement”. En attendant, les consommateurs algériens peuvent saisir l'ARPT pour régler les litiges entre eux et les opérateurs. Faïçal Medjahed