Deux grandes ruelles d'une centaine de mètres de longueur, quelques logements, un siège de l'APC, un CEM nouvellement réalisé, une école primaire, une dizaine de locaux commerciaux et une population de moins de 5 000 habitants, tels sont les signes distinctifs de Khalouia considérée comme la plus petite mais également la plus pauvre commune du pays. Anciennement Sonis, appellation datant de l'époque coloniale, en référence à un général français (1825-1887) à l'origine de sa fondation, Khalouia était rattachée à la commune mère, El Bordj, avant d'être élevée au rang de commune lors du dernier découpage administratif. Elle s'étend sur une superficie de 22 km2 et tire sa vocation de la viticulture avec pour spécificité le vinicole caractérisé par douze grandes caves léguées par les colons et dans lesquelles les vins de Mascara abonnissaient. Si, eu égard au changement de circonstances, la quantité des produits est réduite, la qualité, quant à elle, est préservée jalousement car s'agissant de l'identité de la région. Mais, en dépit de la fertilité de son sol, la commune de Khalouia enregistre un taux de chômage très élevé eu égard à l'absence de débouchés qui s'offrent aux jeunes versés dans le monde du travail après avoir obtenu leurs diplômes ou subi un échec dans la poursuite des études. Rares sont les chanceux qui parviennent à décrocher un emploi avec pour seule alternative le travail de la terre. Quant aux plus dégourdis, ils sont contraints d'aller chercher du travail à El Bordj, Tighennif ou Mascara. À l'instar de toutes les contrées du pays, Khalouia a connu des moments difficiles liés à la présence des groupes armés dans la région et la population a subi un lourd tribut, car livrée en pâture aux terroristes puisqu'à l'époque où le terrorisme sévissait, les services de sécurité étaient totalement absents dans la commune. Dans ce contexte, un groupe de jeunes et moins jeunes ont décidé de prendre les armes et défendre leurs familles. La localité a retrouvé son calme, sa stabilité et la confiance s'est réinstallée. Force est de reconnaître que seul le détachement de la police communale installée en 1996 veille à la sécurité de la population en l'absence d'une brigade de la gendarmerie. Dans le domaine socio-éducatif, la commune est dépourvue des structures les plus élémentaires puisque le centre culturel censé abriter les manifestations culturelles est occupé par la garde communale et en dehors du football, aucune autre activité sportive n'est exercée. Si la localité dispose d'un centre de santé, la qualité des services relative à la prise en charge des malades reste à désirer, la permanence n'étant pas assurée, les consultations sont limitées et faute de disponibilité d'une ambulance, le transfert et l'évacuation des malades ne sont pas assurés. Les autres secteurs sont logés à la même enseigne avec des défaillances, des lacunes et des limites qui autorisent les citoyens à penser que les autorités locales n'accordent aucun intérêt à leur commune. A. B.