La ville, au fil du temps, est devenue celle des lotissements, des constructions débordant sur tous les côtés. «La ville de Bordj Bou-Arréridj est une cité désarticulée, elle a été bâtie avant l'indépendance pour 5000 habitants, elle compte aujourd'hui et ce, avant le prochain recensement, 149.693 âmes réparties sur une superficie de 82 km carrés, soit une densité de 1900 habitants au km2. Elle compte même une population rurale implantée sur le périphérique avec son cheptel bovin de 1200 têtes et 7000 têtes d'ovins. C'est pour dire que la capitale des Bibans a été totalement reconstruite avec des lotissements qui ont débordé sur toute la périphérie s'étalant plus au nord» voilà en résumé, la déclaration du chef de la daïra de Bordj Bou Arréridj, Far Bachir, répondant globalement à L'Expression au sujet des préoccupations de la population concernant l'état délabré de toutes les rues, ruelles et autres grandes avenues et aussi des projets lancés dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie, d'hygiène, etc. A vrai dire, dit-il, il ne faut pas leurrer les habitants. Bordj Bou-Arréridj était une petite ville rurale, avec comme structures, sa mairie, 5 écoles primaires et un CEM, devenus pour les Bordjiens des repères. Pour le chef de la daïra, M.Far, la ville, au fil du temps est devenue celle des lotissements, des constructions, débordant sur tous les côtés, en s'étalant de plus en plus vers le nord où la majorité des lotissements ont été réalisés illicitement ou cédés à bas prix sans tenir compte, plus tard des retombées des travaux d'AEP, d'assainissement et de raccordement au réseau du gaz et autres travaux d'intérêt général. «Il fallait réaménager, créer des lotissements, de nouvelles rues et ruelles, aérer les vieux quartiers populeux et populaires, El Djebbes , Lagraphe, Les Abattoirs, construire des écoles, des CEM, des lycées, les sièges des administrations, en vingt ans, toute la ville était un chantier et bien sûr la boue a envahi la cité» a-t-il déclaré, révélant que de 1999 à 2005, 347 opérations, tous secteurs confondus, ont été lancées et clôturées, soit une dépense étatique de 10.598.635.667, 50 DA gérée par la daïra. Mieux, dira-t-il, tous les grands secteurs interviennent dans la ville de Bordj Bou-Arréridj. «Savez-vous qu'il existe encore de vieilles canalisations datant de l'époque coloniale, sous-dimensionnées dans les vieux quartiers pour l'assainissement et l'AEP. De grandes opérations, gênantes, il est vrai pour la population, mais devenues urgentes pour éviter les foyers de maladies à transmission hydrique et de plus, il fallait bien que ces quartiers subissent des aménagements», souligne-t-il, citant l'exemple de certaines rues marécageuses, comme la rue Mebarkia connue de tous les habitants. Plusieurs interventions ont été opérées dans cette rue commerciale. «La voirie, actuellement, est l'objectif principal de la daïra et de l'APC, une centaine d'opérations viennent d'être lancées, tous les quartiers sont concernés, sans exception, des sommes faramineuses ont été dégagées et bien sûr, le manque d'entreprises spécialisées dans la voirie urbaine fait réellement défaut à Bordj Bou-Arréridj» a-t-il retenu du programme lancé à travers la ville. Pour la boue, sujet de discussion des Bordjiens, le chef de daïra est catégorique: «Le citoyen ne se rend pas compte qu'en amont de la ville, au nord, toute une ville est en train de se construire et à chaque averse, la boue coule en direction du centre. Nous sommes en train de construire une ceinture, une sorte de barrière contre la boue, par tout un réseau d'écoulement des eaux pluviales. Ce problème sera résolu définitivement, d'autant plus que nous avons lancé le programme voirie.» Pour M.Far, le citoyen oublie facilement que certaines avenues étaient impraticables, voici quelques mois au centre-ville même et ne se rend pas compte que les travaux avancent, certes difficilement dans tous les quartiers. Une chose est certaine, a-t-il admis, la circulation urbaine est devenue fluide, avec l'aménagement des grands carrefours, toutes les grandes avenues viennent d'être dotées de nouvelles signalisations et bientôt, avec l'été le ravalement de toutes les façades sera opéré dans toutes les cités avec le concours de l'Opgi , l'Eplf et l'APC et, bien sûr, l'on compte sur la participation des citoyens. Pour le chef de daïra, Bordj Bou-Arréridj, d'ici quelques mois, changera de physionomie, notamment avec le lancement du programme des Hauts-Plateaux. Pour l'embellissement de la ville, le chef de daïra a indiqué que des bacs à ordures ont été distribués à toutes les cités et un changement significatif a été perçu au niveau de l'hygiène et de la propreté. Bien sûr, le citoyen est dans son droit d'exiger des conditions de vie améliorées. «Soyons logiques, une ville, bâtie pour 5000 habitants peut-elle en 30 ans se comparer à une grande ville comme Sétif ou Annaba qui ont été bien structurées avant l'indépendance, mais Bordj Bou Arréridj a tout de même connu ces cinq dernières années de très grands bouleversements, avec de nouveaux quartiers propres, de nouvelles et belles infrastructures, notamment les sièges des directions de l'exécutif, etc... Actuellement tous les lotissements périphériques, construits illicitement dans les années 90 ont été intégrés dans le tissu urbain, comme le lotissement Akrouf, Beni Amrane, Soulit, les villages agricoles nord et sud vont être alimentés en gaz, en eau potable, en électricité, en réseaux d'assainissement, d'éclairage public et d'autres commodités comme les écoles primaires». Pour le chef de daïra, les autorités ont pris tout de même des décisions courageuses, alors que tout le périphérique est censé être détruit, réaménagé, l'Etat a soutenu par des actions d'envergure toute la population vivant sur le périphérique. Pour M.Far la capitale des Bibans s'agrandit de jour en jour soit par les constructions individuelles, les HLM du logement social et autres formes et aussi par le participatif. L'amélioration des conditions de vie sera poursuivie par la réalisation de marchés couverts dans plusieurs quartiers, la réalisation de locaux au profit des jeunes pour l'activité commerciale, et bien sûr l'on compte sur le lancement de grandes opérations pour l'hygiène et la propreté. Pour le parc d'attraction, réalisé voici une vingtaine d'années, le chef de daïra est optimiste, il sera rouvert aux familles, sous de nouvelles formes, surtout si l'on sait que la forêt de Boumergued proche de ce site a été aménagée en forêt récréative. A la fin de cet entretien, M.Far, en lançant un appel à la population, notamment dans le cadre du civisme, a tenu à préciser que Bordj Bou Arréridj sera, avec toutes ces opérations lancées l'une des villes les plus propres avec un cadre idéal de vie. Toute la population l'espère.