Dans le cadre du plan national de prévention et de suivi de la grippe aviaire, une commission vient d'être installée composée d'élus des trois communes, d'un représentant de la subdivision agricole et de celui de la circonscription des forêts, ainsi que d'un délégué du secteur sanitaire des services de sécurité et de la Protection civile. Cette commission a engagé une campagne de sensibilisation par l'intermédiaire des comités de village pour le confinement des volailles des basses-cours où le risque de contacts avec les oiseaux sauvages est réel, sachant que dans ce type d'élevage, l'alimentation et l'abreuvement se fait généralement à l'air libre. En outre, les services de sécurité ont interdit la vente et l'abattage de la volaille à l'air libre dans le marché hebdomadaire de la ville de Tigzirt, suite à l'arrêté du wali du 20 février dernier. Par ailleurs, les commissions d'hygiène des trois communes ont procédé à une double campagne d'explication et de recensement exhaustif des éleveurs de volailles. Dans le cadre de la prévention, des tueries avicoles ont été fermées mais le poulet dont l'emballage à étiquette référentielle n'est toujours pas sur les étals des volaillers, ce qui laissera la voie libre à la volaille non contrôlée de se faire une large place. Au premier signalement d'une mort suspecte d'une mouette dans la ville de Tigzirt ce vendredi, le dispositif mis en place a dévoilé des carences. L'intervention du vétérinaire pour la collecte de l'oiseau a mis des heures et les prélèvements ont été expédiés vers le laboratoire régional de Drâa Ben Khedda. En effet, par les moyens matériels et humains dont dispose la subdivision agricole, la couverture vétérinaire est très difficile à assurer dans cette atmosphère de peur et d'urgence. On ne compte que deux vétérinaires pour deux daïras (Tigzirt et Makouda) que couvre la subdivision agricole. Ces derniers souffrent du volume de travail et du manque des moyens. “Assurer la couverture vétérinaire pour près de mille éleveurs avec le suivi semestriel des vaches laitières pour la délivrance des agréments sanitaires, n'est pas une sinécure”, nous signale-t-on. Or justement, plusieurs de ces producteurs de lait attendent toujours leur agrément sanitaire, un sésame pour les collecteurs de lait au compte du transformateur de la région (Tifra Lait) qui a même installé un centre de collecte de lait pour cette région, qui se classe deuxième productrice de lait dans la wilaya. Avec la pression et l'urgence d'une protection de l'épizootie de la grippe aviaire, c'est tout l'embryon de la filière du lait qui se verra freiner dans son expansion et prendre en charge la peur des citoyens de ces oiseaux morts. La mouette, cet oiseau sauvage qui nichent dans l'îlot de Tigzirt, est le plus exposé vu qu'il partage le même espace avec un spécimen de cormoran, un oiseau migrateur, qui apparaît la durée d'une saison sur les rivages de l'îlot. Quel plan pour quelle protection ? Et quels moyens pour quel plan ? s'interroge-t-on à Tigzirt. A. H.