Washington a porté vendredi l'alerte terroriste à un “niveau très élevé” en raison d'informations précises selon lesquelles le réseau Al-Qaïda préparerait des attaques aux Etats-Unis et contre des intérêts américains dans le reste du monde. “Cette décision est basée sur des informations précises obtenues et analysées par l'ensemble de nos services de renseignement”, a expliqué l'Attorney général John Ashcroft, lors d'une conférence de presse aux côtés de Tom Ridge, secrétaire du tout nouveau département de la Sécurité intérieure, et de Robert Mueller, directeur du FBI (police fédérale). Il s'agit de l'avant-dernier échelon sur le code d'alerte officiel mis en place après les attentats du 11 septembre 2001 pour évaluer la menace terroriste. “Al-Qaïda prépare des attentats contre des immeubles d'habitation, des hôtels et d'autres cibles peu protégées aux Etats-Unis et dans d'autres pays”, a-t-il ainsi mis en garde. M. Ashcroft a précisé que “de récentes informations indiquaient un accroissement des probabilités qu'Al-Qaïda pourrait s'en prendre à des Américains aux Etats-Unis et/ou à l'étranger vers la fin de la période religieuse musulmane du Hadj, qui s'achève la mi-février”. “Nous avons aussi des indications, renforcées par les récentes arrestations de cinq Algériens à Londres où de la ricine a été découverte, qu'Al-Qaïda chercherait à lancer des attaques chimiques, biologiques et radiologiques”, a encore déclaré l'Attorney général. La ricine est une substance extrêmement toxique. “L'expérience montre qu'augmenter la vigilance et la préparation du public aux Etats-Unis dissuade les attentats terroristes”, a souligné M. Ascroft. Il s'agit de la deuxième fois que l'alerte dite "de risques élevés" d'attentats est déclenchée depuis sa mise en place. Pour le premier anniversaire des attentats contre New York et Washington, en septembre 2002, cette alerte avait déjà été déclenchée pendant deux semaines.