Nouvelle détérioration des relations indo-pakistanaises à la suite de l'expulsion, hier, du principal représentant diplomatique d'Islamabad, auquel New Delhi reproche le financement de la rébellion des séparatistes du Cachemire. Les représailles du régime de Pervez Musharaf ont suivi le jour-même avec une mesure similaire. Au-delà de ces crises répétitives entre les deux pays, depuis leur indépendance en 1947, il y a lieu de mettre l'accent sur la gravité d'une guerre, si elle venait à éclater entre ces deux Etats détenteurs de l'arme nucléaire. New Delhi et Islamabad ont accordé la priorité à l'armement conventionnel et non-conventionnel au détriment du développement socio-économique. Résultat, ces deux pays sont tristement célèbres par la misère touchant une bonne partie de leurs populations respectives, et par les conséquences démesurées des catastrophes naturelles qui y surviennent. Obsédés, l'un et l'autre, par la peur d'être dépassés un jour par le voisin-ennemi sur le plan militaire, l'Inde et le Pakistan consacrent le plus gros de leurs budgets à l'armement et à l'entretien de leurs forces. Trois guerres ont déjà eu lieu entre les deux belligérants avec pour origine le contentieux du Cachemire, sur lequel nul ne semble disposé à faire des concessions, après 56 ans de conflit. Conséquence, le nombre de pauvres s'accroit d'année en année dans les deux pays, dont les dirigeants ne ressentent aucune gêne à quémander l'aide internationale pour nourrir leurs “affamés”. Lamentable, dans la mesure où les moyens existants en Inde et au Pakistan, s'ils n'étaient pas exclusivement réservés à l'armement, pourraient permettre à leurs citoyens démunis de manger à leur faim. Malheureusement, le souci des deux régimes est de ne pas se faire distancer sur le plan militaire par le vis-à-vis. En attendant, la faim et les catastrophes naturelles continuent à faire des ravages. K. A.