Le secrétaire général de l'organisation contestait une circulaire ministérielle qui établissait de nouvelles procédures et conditions de désignation des membres des organes de gestion de la caisse et de sa filiale bancaire. Le Conseil d'Etat vient de débouter le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), M. Mohamed Alioui, dans l'affaire qui l'oppose au ministère de l'Agriculture et du Développement rural à propos de l'opération de renouvellement des conseils d'administration des Caisses régionales de mutualité agricole (CRMA). C'est ce que nous apprenons de sources concordantes. La décision a été rendue mardi dernier par cette institution judiciaire après le dépôt, par le premier responsable de l'UNPA, d'une requête contestant une circulaire signée par la tutelle et fixant les modalités de réélection des organes de gestion des CRMA et de la filiale bancaire de la CNMA. La circulaire, paraphée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, M. Abdeslam Chelghoum, avait permis d'établir de nouvelles procédures et conditions de désignation des membres des conseils d'administration de ces établissements de sorte à assainir un tant soit peu la représentation à ce niveau. Cette situation, qui n'était pas pour plaire à l'UNPA qui, traditionnellement, avait la mainmise sur ces conseils, avait suscité l'ire du secrétaire général de l'UNPA qui a publiquement contesté le déroulement des élections. C'est dire que le vote n'avait fait qu'attiser les convoitises du syndicat qui voulait continuer à avoir main basse sur les organes de gestion de l'entreprise. Pourtant, le nouveau président du conseil d'administration de la CNMA n'est autre qu'Abdelatif Dilmi, membre du bureau national de l'organisation paysanne. En réaction à cela, la direction de l'UNPA a décidé de geler les activités de M. Dilmi en son sein. Mais, il faut dire que les sorties de Mohamed Alioui n'ont pas laissé indifférent le ministre de l'Agriculture, M. Saïd Barkat, qui a violemment répliqué en déclarant publiquement : “La politique du couffin c'est terminé. Pas de diversion. La CNMA n'est le monopole ni de celui-ci ni de celui-là. Le syndicat n'est pas là pour gérer, mais pour ramener un plus.” Le ministre avait même qualifié les déclarations du SG de l'UNPA de “politique spectacle”. Toutefois, M. Alioui n'avait pas seulement affaire avec la tutelle, mais c'est à ses pairs qui sont membres des CRMA qu'il va devoir se justifier, puisque ces derniers n'ont pas tardé à répliquer en rendant public un communiqué dans lequel ils appelaient à l'organisation du congrès de l'UNPA, qui a expiré en mai 2002, tout en dénonçant les dernières sorties médiatiques de leur secrétaire général. Les rédacteurs de la déclaration qui s'étaient élevés contre ce qu'ils qualifiaient d'“agissements et de déclarations publiques irresponsables qui sont en contradiction avec les intérêts de l'organisation”, avaient tenu, par ailleurs, à témoigner sur les conditions de déroulement des élections de ces organes de gestion qu'ils jugeaient “démocratiques et transparentes”. Hamid Saïdani