Cette opération intervient trois mois seulement après que la caisse eut acquis le statut d'établissement bancaire qui lui a été notifié par la Banque d'Algérie. Les sociétaires de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) ont clôturé, hier, l'opération de désignation des membres des conseils d'administration des 62 caisses régionales que compte l'établissement à travers le territoire national. Etalées sur deux journées, les élections ont permis le renouvellement, globalement dans de bonnes conditions, des organes de gestion de la CNMA, conformément aux nouvelles procédures établies par la direction de la caisse et approuvées par la tutelle, le ministère de l'Agriculture et du développement rural en l'occurrence. Ces nouvelles conditions d'élection jugées rigoureuses sont le résultat de la réflexion engagée à ce propos. L'objectif étant bien évidemment d'assainir, un tant soit peu, la représentation au niveau des organes de gestion de la CNMA, et d'éradiquer l'opacité qui régnait auparavant lors de ces rendez-vous, grâce, notamment, aux critères d'éligibilité et d'inéligibilité fixés. Ainsi, tout sociétaire, n'ayant pas honoré ses dettes échues auprès de la caisse ou qui a retiré ses parts sociales, n'aura plus le droit de se présenter à ces élections. Il en est de même pour le cumul de fonctions qui a donc été banni. Organisé en présence des huissiers de justice, le vote a permis de réélire les membres de ces instances représentant les sociétaires de la caisse appelée à se moderniser et à se hisser au niveau des établissements financiers dignes de ce nom. En effet, cette opération intervient trois mois seulement après que la caisse eut acquis le statut d'établissement bancaire qui lui a été notifié par la Banque d'Algérie. Fortes de ses 62 caisses régionales à travers le territoire national, de ses 147 bureaux locaux, de ses 147 000 sociétaires, de ses 2 400 agents dont plus de 60 % d'universitaires et de ses 180 000 comptes ouverts, la CNMA vit les derniers changements intervenus dans la politique et la stratégie de l'établissement comme une petite révolution qui commence visiblement à apporter ses fruits. Il ne va pas sans dire que l'artisan de ces transformations reste M. Djamel Madani, le directeur général, qui, depuis son arrivée à la tête de la caisse, a impulsé une nouvelle dynamique qui a permis à l'établissement de s'adjuger pas moins de 8 % du marché national des assurances en 2005. Pour le seul volet assurances agricoles, la CNMA a réalisé, l'année dernière, un chiffre d'affaires de 3 milliards de DA. Les mesures prises dans le but de mettre à niveau la caisse ont, par ailleurs, été suffisantes pour convaincre le Conseil de la monnaie et du crédit d'accorder à la CNMA le statut d'établissement bancaire à part entière. La démarche a donc donné naissance à la CNMA banque SPA qui sera une filiale qui devra s'occuper de tous les volets liés au crédit (CNMA, PNDA, agroalimentaire, pêche…). Les activités bancaires s'ajouteront aux opérations de leasing (menées par une autre filiale, la Salem) et les assurances agricoles que la CNMA continuera d'assurer. À rappeler que les 11 fonds de soutien à l'agriculture existant et constituant l'ossature du PNDA, demeureront dans le portefeuille de la caisse, ce qui dénote de la confiance placée par le ministère de tutelle dans cet établissement que le ministre lui-même a qualifié récemment de “banque de l'agriculture”, au moment où l'on s'attendait à ce que ce soit plutôt la Badr qui reviendrait à sa première vocation. H. Saïdani