La commune de Sig se distingue par la qualité de ses olives car la région est à vocation oléicole et le nombre élevé d'unités de transformation et de fermentation de ce produit implantées à l'intérieur et à l'extérieur de la ville en est la parfaite illustration renforcée par un adage local qui dit : “N'est pas Sigois celui qui ne s'adonne pas à cette activité.” En effet, quel que soit leur statut social, les Sigois, dans leur grande majorité, disposent d'un espace souterrain aménagé à l'intérieur de leurs habitations réservé essentiellement à la préparation des olives, ne serait-ce que pour assurer leurs propres consommations. À cet effet, les productions d'olives vertes des communes de toute la région transitent par Sig pour y subir un traitement spécifique avant d'être commercialisées à travers tout le pays. Cette activité, qui ne nécessite pas une main-d'œuvre qualifiée, a pour effet de résorber un tant soit peu le chômage et les producteurs. Les gestionnaires des confiseries de Sig recrutent la gent féminine qui réside à Oggaz, Bouhenni, Hacine, Yallou, Sidi Ali Cherif et même des communes relevant des wilayas limitrophes pour effectuer le travail à titre permanent ou temporaire puisque la campagne s'étend à longueur d'année. Dans ce contexte, force est de reconnaître que ces employés travaillent le plus souvent au noir et qu'à la moindre revendication, ils sont révoqués, mais les litiges sont rares car chacune des parties trouve son compte. Outre cette vocation, la commune de Sig dispose d'un terrain d'assiette retenu par les responsables de la wilaya de Mascara comme zone industrielle, où la construction effective d'une vingtaine d'entreprises nationales ou locales a été réalisée, dont l'Enap, l'Eriad, la Snta, la Sonarem et l'unité Kisseghur. Le choix d'implantation de ces entreprises est dicté par la situation géographique favorable de la ville de Sig qui se trouve à mi-distance entre Mascara et Oran. À cette époque (1980/90), le problème du chômage ne se posait nullement dans la région puisque tous les demandeurs d'emploi étaient satisfaits avec, toutefois, la priorité accordée aux Sigois. Néanmoins, cette euphorie s'est estompée au fil des années car, depuis, plusieurs entreprises ont mis la clé sous le paillasson et celles en activité ont procédé à des compressions de leurs personnels. Si les visiteurs et les transitaires restent admiratifs du grand boulevard qui divise la ville, caractérisé par de larges trottoirs, des devantures des locaux commerciaux bien entretenues et une propreté assurée, le regard des curieux qui font une virée à l'intérieur du tissu urbain ou se rendent dans l'un des quartiers de la cité des Olives basculent dans un décor contradictoire avec des chaussées défoncées, des routes non bitumées, des bordures de trottoirs non réalisées et un assainissement des plus affligeants. À l'instar des autres agglomérations de la wilaya de Mascara, la ville de Sig s'est agrandie avec la réalisation de nouveaux logements, la création de nouveaux lotissements et la naissance de nouveaux quartiers, mais ces nouveautés n'ont pas été accompagnées des structures nécessaires, telles que l'assainissement, les VRD, l'éclairage public et le bitumage des voies et routes. À ces points négatifs vient s'ajouter le problème de l'AEP qui se pose avec acuité pour certains quartiers dont les populations continuent à s'alimenter par le système du citernage, achetant ainsi l'eau pour tout usage. Dans le but évident d'éviter les risques d'accidents, les autorités locales ont jugé nécessaire de déplacer l'agence marquant l'arrêt et le départ des autocars, initialement installée sur le grand boulevard, vers un endroit plus sécurisant. Ainsi, une gare routière a été réalisée à la sortie ouest de la ville sur la route venant vers la zone industrielle et non loin du centre de la ville. Si au moment de l'inauguration de cette structure, aucune réserve n'a été retenue, son état s'est, depuis, dégradé faute d'entretien. En période hivernale, les voyageurs pataugent dans de véritables bourbiers, une situation aggravée par la stagnation des eaux pluviales qui constituent une menace pour les enfants et les personnes du troisième âge, d'autant plus que la gare routière est dépourvue de tout abri. La dernière tâche noire relevant de la face cachée de la ville a trait aux odeurs nauséabondes qui se dégagent de l'oued, notamment en été. A. B.