“Sur les 86 076 offres d'emploi déposées auprès de notre agence en 2005, nous avons pu placer 64 000 demandeurs d'emploi”, a annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale Salim Djaâlal, directeur général de l'Anem (Agence nationale de l'emploi). Une grande partie des offres qui transitent par cette agence, soit 60%, est le fait d'entreprises publiques, a-t-il assuré. Son explication est que les agents de l'Anem sont habitués à aller vers les entreprises publiques qui, contrairement à certaines entreprises privées, déclarent leurs employés. “Nous n'avons de problème avec personne, et nous comptons augmenter le nombre d'entreprises visitées”, a-t-il promis. À l'écouter, le marché de l'emploi est traversé, ces 5 dernières années, par une dynamique ; le bâtiment et les technologies de la communication sont des secteurs très demandeurs de main-d'œuvre. À une question sur la précarité de l'emploi en Algérie, M. Djaâlal fera remarquer que c'est là “une tendance mondiale”, non sans se féliciter de “l'amélioration des conditions de travail” en Algérie. Et de mettre en exergue, un peu plus loin, cette nouvelle tendance dans le marché de l'emploi en Algérie, à savoir que “les gens se dirigent de plus en plus vers le travail indépendant”. Un marché de l'emploi devenu depuis le 25 décembre 2005, par la grâce de la nouvelle loi relative au placement des travailleurs et au contrôle de l'emploi, le monopole de la seule Anem. “Tous les employeurs sont dans l'obligation de passer par l'Anem pour toute offre d'emploi. Ainsi, notre agence centralisera toutes les informations. Ce qui lui permettra de produire une meilleure information nationale du marché de l'emploi”, s'est enorgueilli M. Djaâlal. Dans la foulée, il n'a pas manqué de déplorer le peu de moyens dont dispose son organisme qui finalisera sa restructuration fin 2007. Il compte à peine 11 agences régionales et 146 autres locales. “Ce réseau hérité de l'ex-Onamo ne répond pas à la réalité de l'emploi. Il reste à développer pour mieux couvrir le territoire national et, par conséquent, mieux encadrer la population active”, a-t-il indiqué. L'absence d'un réseau intranet au sein de l'agence est aussi relevée par M. Djaâlal. C'est par fax que certaines agences acheminent leurs statistiques au niveau central. Se pose alors une question : comment peut-on confier “le monopole de l'emploi” à un organisme qui n'est pas doté d'“un support adéquat” ? A. C.