L'ex-président de la République, Chadli Bendjedid, qui s'est imposé un mutisme quasi absolu depuis qu'il a quitté les affaires, vient de rompre ce silence en s'exprimant dans le nouvel hebdomadaire, Al Mohaqiq, de notre confrère Habteh Hannachi. Pas pour parler de politique, comme on pouvait s'y attendre, mais pour rectifier, paradoxalement, certains éléments de sa biographie familiale. Ainsi, il explique que son père, El-Hadi Bendjedid, “n'était pas caïd ni fonctionnaire dans l'administration coloniale”, comme cela a été rapporté par certains historiens dans plusieurs ouvrages, dont ceux de Mohamed Harbi, Benjamin Stora et Achour Chorfi. Il dit avoir été, en 1952, employé comme contrôleur dans la société Tabacco de Annaba, qu'il était sympathisant de l'UDMA de Ferhat Abbès, comme l'a été son père décédé en 1978, l'année de sa nomination comme président de la République. Reste à savoir pourquoi Chadli Bendjedid, qui partage son temps entre Alger et Oran, a choisi la date du 19 mars pour rectifier le tir. Alors que les anciens de l'ex-FIS sont libérés, parti dont on lui impute la responsabilité de sa création en 1989, Chadli Bendjedid soigne sa biographie historique.