“Il ne faut pas faire attendre les gens, vu la précarité matérielle dans laquelle ils vivent, il ne faut pas que la charte soit bureaucratisée”, a déclaré, hier, le président de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, Me Farouk Ksentini. Questionné sur l'absence d'imprimés concernant l'indemnisation des victimes de “la tragédie nationale”, ce responsable soulignera que “nous n'avons pas intérêt à retarder l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale”. À propos du nombre de parents des disparus qui ont accepté leur indemnisation, le président de la Commission des droits de l'Homme affirme qu'il représente 77% des 6 146 dossiers déposés sur son bureau. 22% s'y opposent et le reste des familles n'a pas émis d'avis, selon lui. De son côté, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould-Abbès, a plaidé, hier, au Conseil de la nation, la vigilance dans le traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale. Pour lui, il y a nécessité de prendre “toutes les précautions nécessaires” dans le traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale afin d'éviter l'apparition de “fausses victimes”, lors de l'application de l'ordonnance relative à la paix et la réconciliation nationale. Ce texte ouvre droit à des indemnités, des compensations et des mensualités, ce qui risque la manifestation de “fausses victimes de la tragédie, tel que fut le cas pour les sinistrés des catastrophes naturelles et des handicapés”, dira le ministre qui s'adressait à la presse, en marge de l'adoption par le Conseil de la nation des trois ordonnances présidentielles du 27 février dernier. “Il est impératif de prendre toutes les précautions et tout le temps qu'il faut pour l'établissement de listing des catégories concernées par ces indemnisations, qui reste un travail délicat, sensible et important”, ajoutera M. Ould-Abbès qui a annoncé, par ailleurs, que “le listing des personnes concernées par les mesures, préconisées par l'ordonnance, sera prêt d'ici à la fin du mois (de mars)”. Seulement, “l'opération de vérification, selon lui, s'étalera sur les six mois à venir”. S. R.