Opinion n Pour Me Ksentini, il y a nécessité à réformer et à revisiter l'actuel code de la famille, qui comporte, selon lui, plusieurs points qui retardent l'émancipation de la femme. Invité ce matin de la Chaîne III, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (Cncppdh), a déclaré que «le code de la famille a besoin d'être revisité encore une fois», non sans insister sur le fait que ce texte ne pouvait être parfait «dès sa première révision». «Le temps est aujourd'hui venu d'améliorer ce texte, a-t-il expliqué, dans le sens où il est important pour la femme de quitter le statut inférieur qui lui a été réservé jusque-là». Selon l'intervenant, pratiquement tous les points contenus dans le texte devraient être revus, notamment tout ce qui porte sur les aspects matériels du divorce (conditions de divorce, dévolution du logement, pension alimentaire, etc.). Me Ksentini considère que la pension allouée actuellement aux femmes divorcées et répudiées est «nettement insuffisante». S'exprimant à propos des mesures qui ont été prises dernièrement à la faveur de la révision constitutionnelle et qui consacrent le droit de la femme à briguer des postes importants, Me Ksentini a affirmé sur ce point qu'il a applaudi des deux mains cette initiative prise par le président de la République. Sur la question des droits de l'homme, dont nous fêtons le 60e anniversaire de la proclamation de la Charte internationale, Me Ksentini a déclaré qu'«en Algérie, en dépit des observations de certains esprits chagrins qui passent leur temps à dénigrer l'Etat systématiquement, je considère en mon âme et conscience que des progrès substantiels sont faits en matière de droits de l'homme, notamment depuis la dernière décennie». «Cela est concret et vérifiable. Il reste encore des choses à faire parce que la tâche est continuelle. Il est vrai que nous sommes encore loin, mais nous sommes sur la bonne voie», a-t-il ajouté. Pour l'invité de la radio, la question des droits de l'homme est avant tout une culture qu'il est difficile de répandre car «il faut des moyens et du temps». À propos de certaines injustices qui ternissent encore l'image des droits de l'homme en Algérie, notamment lorsqu'il s'agit d'indemniser des victimes du terrorisme, Me Ksentini a reconnu qu'«il y a encore des choses qui n'ont pas été faites pour des raisons, a-t-il dit, qui tiennent beaucoup plus de la bureaucratie que de la volonté politique». n Dans son rapport annuel qu'il a transmis au chef de l'Etat, le président de la Cncppdh dit avoir relevé les progrès qui ont été faits notamment en matière de conditions de détention dans les institutions pénitentiaires. Il est également relevé dans ce rapport, selon Me Ksentini, la réforme judiciaire et que lui-même, avocat, a qualifiée également d'«importante». Me Ksentini a,en outre, salué certains progrès, quoique mitigés, concernant le volet relatif à la santé. L'invité de la radio a souligné, sur ce point, que les membres de la Commission ont effectué des visites dans les structures sanitaires et ont pu relever des «choses qui étaient extrêmement correctes et des choses qui l'étaient moins».