Comme échaudées par le précèdent séisme de mai 2003 quand elles étaient sévèrement prises à partie par les médias pour leur réaction tardive à la violente secousse qui avait alors dévasté les wilayas de Boumerdès et d'Alger, et à un degrés moindre celle de Tizi Ouzou, les autorités algériennes ont vite fait de prendre en charge, humainement et surtout politiquement, celui qui a frappé, dans la nuit de lundi, la localité de Laâlam, à Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa. Même si les dégâts sont nettement moindres, les officiels ont signé leur présence une journée à peine après que le drame est survenu. Une célérité qui démontre, si besoin est, que la leçon est apparemment bien tirée même s'il est du devoir de tout gouvernement soucieux de son image et de sa crédibilité d'être auprès de sa population dans les moments difficiles. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a mis à profit l'opportunité de la conférence de presse, qu'il a animée hier à Djenan El-Mithaq, pour rassurer un tant soit peu l'opinion publique nationale. “La situation est maîtrisée”, affirme-t-il tout en indiquant que “l'Etat n'a ménagé aucun effort pour prêter assistance aux sinistrés de la localité de Laâlam”. Bien plus, une délégation ministérielle composée de Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, et Dahou Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, s'est déplacée, dans la matinée d'hier, dans la wilaya de Béjaïa pour s'informer des dégâts occasionnés par la secousse, mais surtout réconforter les familles des victimes auxquelles elle a d'ailleurs rendu visite ainsi que les habitants certainement traumatisés par la secousse. À se fier à une dépêche de l'APS, Ould Kablia s'est félicité de l'organisation des secours tout en assurant les habitants de Laâlam de la disponibilité de l'Etat à reconstruire toutes les habitations endommagées et à remettre en l'état les établissements publics touchés, notamment l'école de la localité détruite en grande partie. Engagement est aussi pris d'affecter un quota de logements ruraux pour les familles dont les maisons se sont effondrées. Selon l'APS toujours, les dispositifs de secours “ont fonctionné avec beaucoup de satisfaction”, et les familles affectées par la secousse “ont été installées dans la nuit de lundi à mardi dans des tentes fixées à proximité de leurs habitations”. Même la protection civile, dont le directeur général, Mustapha El-Habiri, est sur les lieux du drame pour superviser les opérations de secours et de sauvetage, a appris à mieux communiquer. Elle annonce dans un communiqué rendu public hier que “14 détachements spécialisés dans la localisation et le sauvetage des personnes ensevelies sous les décombres des wilayas d'Oum El-Bouaghi, Sétif, Jijel, Bordj Bou-Arréridj, Mila, Skikda, Batna, Constantine, Tizi Ouzou, Guelma, Bouira, Msila et Annaba, ont été mobilisés et acheminés vers les lieux du sinistre pour renforcer l'action des équipes déjà engagées sur les lieux, ainsi que des équipes de secours médicalisées de la Protection civile composées de médecins urgentistes pour assurer la prise en charge médicale des blessés. En outre, une équipe spécialisée dans le sauvetage-déblaiement et une équipe cynophile dépendant de l'unité nationale d'instruction et d'intervention ont été dépêchées sur les lieux en renfort”. À rappeler que le bilan provisoire du séisme établi par la Protection civile fait état de 4 morts, 78 blessés et 38 maisons effondrées. A. C.