La SFI, la filiale de la Banque mondiale, finalise une étude sur les moyens d'améliorer le climat des investissements dans le pays. La Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) est sur le point de finaliser une étude sur les moyens d'améliorer le climat des investissements en Algérie. Le document élaboré à la demande du ministère des Finances devrait être finalisé en mai prochain, a affirmé M. Abdelkader H. Allaoua, directeur associé du département Afrique du Nord et Moyen-Orient à la SFI, en marge d'un séminaire “sur les meilleures pratiques internationales et régionales en matière de gestion du risque crédit” organisé hier à l'hôtel El-Aurassi, en collaboration avec la Banque d'Algérie. Ce séminaire, explique la Société financière internationale, est organisé dans le cadre des politiques de la Banque d'Algérie pour le développement et la modernisation du secteur bancaire afin d'accélérer les chantiers, déjà entamés, relatifs à la maîtrise du risque crédit et à l'amélioration du service rendu à la clientèle, notamment celle des petites et moyennes entreprises (PME). Les experts de la SFI et de cabinets de conseil internationaux ont présenté les approches de gestion du risque crédit par rapport aux normes de Bâle 1 et Bâle 2. Les interventions ont notamment porté sur des thématiques couvrant le développement des stratégies bancaires. La journée était également l'occasion de présenter l'expérience récente du Crédit populaire Algérie (CPA), l'une des plus grandes banques algériennes en matière de restructuration de la gestion du crédit et du recouvrement, ainsi que celle de la Banque égyptienne du crédit commercial (CIB) qui a réussi à récupérer des créances douteuses de plus de 150 millions de dollars pour les banques, et cela à travers un processus de négociations et de gestion de portefeuilles de plusieurs entreprises déficitaires. Le CPA, apprend-on, développe actuellement, en collaboration avec la SFI, “un outil de rating”. Pour M. Abdelkader Allaoua, afin de développer la gestion du risque crédit de manière rentable et sécurisée, les banques ont besoin de se doter de nouvelles approches, d'outils et de systèmes adéquats. “L'objectif commun de la Banque d'Algérie et de la SFI est de démontrer que l'adoption des meilleures pratiques internationales peut créer à la fois plus de valeur pour la banque et pour ses clients”, explique-t-il. La rencontre intervient ou moment où les entreprises privées, notamment les petites et moyennes entreprises, se plaignent des difficultés d'accès aux crédits, de recouvrement des créances, de charges de remboursement de l'emprunt. D'un autre côté, plusieurs entreprises privées peinent à rembourser les prêts que les banques leur ont consentis. La non-disponibilité des informations sur la situation financière des entreprises et l'historique de leurs créances sont autant de facteurs qui rendent ardue l'évaluation correcte du risque crédit. La Banque d'Algérie, dans ses différents rapports, relève d'ailleurs le taux d'approvisionnement anormalement élevé effectué par les banques publiques. Cela dénote la “non-maîtrise” des risques par les banquiers. Entre 2002-2004, le ratio retour sur fonds propres (Return on Equity, ROE) des banques publiques a continué de se détériorer, passant de 8,11% en 2002 à 5,32% en 2003 et à 3,93% en 2004. Les banques, dira le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, “ont fait l'objet, à trois reprises, d'audits financiers comme ancrage à leur assainissement patrimonial à travers l'évaluation des risques crédits et la mise à niveau de leurs fonds propres”. Parallèlement, la Banque d'Algérie a renforcé la réglementation portant sur la centralisation du risque crédit en imposant aux banques la déclaration à la centrale des risques l'ensemble des crédits accordés. Une centrale des bilans sera lancée par la Banque d'Algérie dans les prochains mois. Cette structure sera chargée de recueillir les informations, notamment financières des entreprises afin de mieux outiller les banques sur leur évaluation des demandes de crédits formulées. M. Laksaci relève dans son intervention l'excès de l'épargne et la solidité de la position financière extérieure ; dans ce contexte “les banques sont interpellées pour une allocation efficiente des ressources vers des emplois productifs et non inflationnistes et éviter la concentration des risques crédits”. Meziane Rabhi