D'aucuns gardent en mémoire les nuits cauchemardesques avec pour seule compagnie un robinet avare de gouttelettes d'eau ou encore des soirées familiales à se relayer pour remplir ses jerricans… C'en est fini avec ce temps de sécheresse où l'eau était servie avec parcimonie. Le contrat de gestion des services d'eau et d'assainissement de la ville d'Alger, conclu le 28 novembre 2005 entre le ministère des ressources en eau et le groupe Suez Environnement, va connaître un début d'exécution dès ce mois-ci avec une gestion déléguée de l'eau comprenant la mise à niveau et la modernisation du service de l'eau et de l'assainissement de la ville de façon fiable et pérenne. Autrement dit, Suez Environnement s'engage à assurer une desserte d'eau potable 24h/24 aux habitants d'Alger d'ici trois ans. Le montant du contrat en question est de pas moins de 200 millions d'euros/an et porte sur une nouvelle démarche contractuelle. Celle-ci engage les deux parties contractantes à garantir, entre autres, une desserte 24h/24 après trois ans et demi. Il s'agit donc d'un contrat évolutif d'une durée de cinq années, reposant sur le management ouvrant la voie, à l'issue de cette période, à la possibilité d'un partenariat renforcé (affermage, par exemple). Pour ce groupe présent en Algérie, avec un chiffre d'affaires annuel de 35 millions d'euros, il s'agit de moderniser les systèmes d'eau et d'assainissement, d'évaluer et d'inventorier le patrimoine existant, de réhabiliter et réparer les réseaux, de fiabiliser les forages, de mettre en place des outils modernes de gestion technique, d'améliorer le rendement, d'étudier les ressources (enjeu environnemental) : 99% des eaux usées déversées non traitées dans la mer. Le volet “gestion des ressources humaines” n'est pas en reste dans ce plan d'action qui prévoit la mise en place d'un programme d'accès au savoir-faire et de transfert des compétences pour le service des eaux et d'assainissement de la wilaya d'Alger en faveur des 3 000 employés de la société des eaux et d'assainissement d'Alger (SEAAL), dont les premiers actionnaires sont l'ADE et l'ONA à parité. Le transfert de savoir-faire implique également l'accès à un réseau d'experts et de chercheurs de renommée internationale pour le soutien opérationnel en cas de crise. Ceci s'accompagne, parallèlement, par la fourniture des livrables. Autrement dit, tous les produits (biens matériels et logiciels directement utilisables par une filiale opérationnelle) et les méthodes (ensemble de règles de conception, de fonctionnement, de bonnes pratiques, directement liées à l'exploitation des installations). Nabila Saïdoun