Voilà qui rajoute un surcroît de flou au dossier de l'extradition d'Algériens détenus en Grande-Bretagne : l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, M. Andrew Tesoriere, a tout bonnement nié que son pays ait conditionné l'extradition des Algériens détenus en Grande-Bretagne par la mise sous tutelle d'un magistrat anglais des juges algériens. Voulant corriger “une inexactitude rapportée par les médias algériens” suggérant que “le gouvernement du Royaume-Uni a demandé au gouvernement algérien que des juges britanniques assistent dans des cas de jugement en Algérie d'Algériens suspectés d'activités terroristes”. Le représentant diplomatique du Royaume-Uni a fait remarquer, dans un communiqué répercuté hier par l'APS, que “le gouvernement britannique respecte entièrement et soutient l'indépendance du pouvoir judiciaire algérien et la souveraineté de la République algérienne démocratique et populaire”. “Comme les autorités algériennes le savent, qu'aucune pareille demande n'a été formulée par le gouvernement britannique” et que “ce point de vue est partie intégrante de la coopération judiciaire entre nos deux gouvernements”. Déclarations qui sont en porte-à-faux avec celles faites par Rabah Toubal, responsable de la presse à l'ambassade d'Algérie à Londres, le 11 mars dernier sur les plateaux de la chaîne Channel Four expliquant le blocage de l'expulsion de suspects algériens par le refus d'Alger d'accepter un contrôle judicaire extérieur qui a jugé cette condition attentatoire à la souveraineté nationale. “Nous étions très proches (d'un accord). Lorsque nos représentants sont venus ici en novembre dernier, ils étaient convaincus qu'ils allaient signer. Mais ils ont été surpris par ces garanties. Quelles garanties ? Nous n'en avions jamais parlé”, a-t-il soutenu alors, avant d'ajouter : “Lorsque vous acceptez qu'un magistrat étranger vienne surveiller votre propre juge, cela veut dire que vous le placez au-dessus de votre propre justice et cela est réellement inacceptable.” ARAB CHIH