Si le nouveau locataire de la représentation britannique en Alger, âgé de 55 ans, n'a pas, durant sa carrière, occupé de poste d'ambassadeur, il présente cependant un curriculum vitae assez consistant. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a reçu hier, M. Andrew David Forbes Hen Lerson qui lui a remis les copies figurées des lettres de créances l'accréditant en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord à Alger, indique un communiqué du ministère. Le nouvel ambassadeur du Royaume-Uni débarque à Alger en remplacement de M. Andrew Tesoriere qui quitte l'Algérie sûrement pour une autre destination, comme il est de coutume dans le fonctionnement des représentations diplomatiques dans le monde. Si le nouveau locataire de la représentation britannique en Algérie, âgé de 55 ans, n'a pas durant sa carrière occupé de poste d'ambassadeur, il présente, cependant, un curriculum vitae assez consistant, puisque il a tout de même été de 1985 à 1987 secrétaire personnel auxiliaire au ministre d'Etat pour les Affaires étrangères et le Commonwealth dans le gouvernement britannique. En plus des postes secondaires qu'il a occupés durant sa riche carrière diplomatique, M. Andrew David Forbes Hen Lerson a, notamment, dirigé le département des relations avec le Parlement au sein du Foreign Office et ce, entre 1998 et 1999. Luanda, Washington, Le Caire, New York, Oslo, Rio de Janeiro, le nouvel ambassadeur britannique a sillonné les représentations de son pays à travers le monde. Il a, ensuite, été désigné en 2000 en tant que consul général à Djeddah, en Arabie Saoudite, qu'il quitte trois ans après pour Sao-Paolo, au Brésil, où il a été nommé au poste de consul général et directeur du commerce et d'investissement britannique pour une période de trois ans également. C'est d'ailleurs la dernière charge qu'il a occupée avant sa désignation pour diriger l'ambassade britannique à Alger où une mission des plus ardues l'attend, en raison du renforcement ces dernières années des relations entre les deux pays, notamment dans leurs volets sécuritaire, économique et judiciaire. Il faut dire aussi que son prédécesseur, M. Tesoriere en l'occurrence, a effectué un travail jugé très intéressant en mettant toute sa force dans la balance afin de raffermir encore davantage les rapports entre les deux pays, consolider la coopération dans le domaine sécuritaire et la lutte antiterroriste et, enfin, permettre aux investisseurs britanniques de revenir sur la scène nationale. C'était, d'ailleurs, lui qui n'hésitait pas à dire que “la Grande-Bretagne ne veut pas rester au niveau des principes et souhaite s'engager dans les détails”. La Grande-Bretagne avait, en effet, fini par se convaincre de l'importance des richesses et des potentialités que renferme l'Algérie et des opportunités qu'offre le marché, tout en étant conscient du retard accumulé par la Grande-Bretagne en termes d'investissement par rapport à d'autres pays, notamment les Chinois, les Italiens, les Espagnols, les Français et les Américains. C'est aussi durant le mandat de M. Tesoriere que l'appréciation de la situation sécuritaire par le Foreign Office a positivement changé. S'exprimant l'année dernière, en marge de la présentation du rapport “Emerging Algeria”, établi par le bureau Oxford Business Group, l'ambassadeur avait souligné l'amélioration effective de la situation sécuritaire en Algérie, indiquant en ce sens que le gouvernement britannique “a changé positivement” d'avis à l'égard des ressortissants britanniques désirant se rendre en Algérie. Une décision qui intervenait au lendemain de la visite à Alger du ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw. Il faut ajouter à cela le fait que durant le séjour de M. Tesoriere à Alger, 4 accords portant sur les procédures réglementaires et judiciaires entre les deux pays, le commerce, la circulation des personnes et l'extradition de criminels avaient été signés. Et c'est donc peu dire que d'affirmer que le nouvel ambassadeur britannique a beaucoup de pain sur la planche, vu l'importance de la mission qui l'attend dans le domaine économique et des investissements. Son prédécesseur a, certes, balisé le terrain et réalisé des avancées notables, mais jusqu'à présent, l'investissement britannique en Algérie demeure insignifiant. De même que l'affaire de l'extradition de Rafik Khalifa demeure jusqu'ici sans suite, malgré les demandes faites par Alger. En plus donc de la coopération sécuritaire et judiciaire, M. Andrew Forbes va surtout se pencher sur le partenariat économique qui reste actuellement au stade de promesses. Hamid Saïdani