L'APC de Fil-Fila dont la plage de Ben-M'hidi — où ont échoué le Val Bruna et l'Alliance Spirit, les deux navires pris par la tempête qui a traversé la région — tombe sous sa juridiction, décide d'ester en justice les armateurs des deux navires. L'autorité civile de cette petite commune de près de 50 000 habitants, et située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya intentera une action en référé pour désigner un expert afin d'évaluer les dégâts et les éventuels risques de pollution que peut générer l'opération de déballastage des cuves du Val Bruna. Selon Me Boudrouma, avocat de la partie civile, l'APC exigera une caution de garantie qui couvrira les risques supposés. Ensablé à 500 m du rivage, le navire italien dont le poids a rendu impossible le remorquage nécessite le déchargement des quantités de fuel, de gas-oil et de lubrifiants se trouvant à son bord pour l'alléger et pouvoir le tirer vers le large. Un barrage flottant a été donc disposé tout autour du navire italien, mais l'opération qui devait commencer hier matin n'a toujours pas été entamée. Un dispositif humain et matériel est mis en place, mais les travaux risquent de connaître un arrêt du fait de l'approche de l'Aïd-el-Adha qui perturbera le programme d'action et démobilisera les intervenants. Le cas du navire bahamien, l'Alliance Spirit, semble, quant à lui, désespéré. Abandonné en urgence par son équipage, l'Alliance Spirit qui présente une fissure de près de 15 mètres risque de séjourner longtemps sur le rivage de Ben-M'hidi où il gît avec à son bord quelque 1 500 tonnes de fuel, 85 tonnes de gas-oil et près de 62 000 litres d'huiles qui risquent de se répandre au cas où ce bateau viendrait à se briser comme on le craint. Le troisième navire, le Keymar, qui a échoué près du port pétrolier, semble, quant à lui, s'être tiré à bon compte, puisque les remorqueurs venus le déséchouer sont parvenus, hier, à le tirer vers le large. A. B.