La remise à flot de trois navires pétroliers qui se sont échoués, la nuit du vendredi à samedi, sur la plage de Larbi-Ben-M'hidi à Skikda, commencera aujourd'hui, du moins en ce qui concerne deux des trois navires, l'italien Valbruna et le chypriote Keymar. L'équipage du troisième bateau, Alliance Spirit, battant pavillon des Bahamas, n'ayant pas encore pris de décision, a été sollicité par les responsables du port de Skikda qui lui ont proposé leurs services, compte tenu de leur expérience en la matière. Le déchouement du minéralier El-Hadjar qui s'est échoué, le 8 septembre dernier, sur la même plage de Larbi-Ben-M'hidi, a été remis à flot avec succès dans un délai de 48 heures. Cette opération avait coûté 8 millions de dinars au navire algérien. En général, le coût d'une telle intervention varie entre 100 et 200 000 dollars américains, selon la position du navire, estime M. Lemrabet, PDG de l'Entreprise portuaire de Skikda (EPS ), qui, en sa qualité d'expert en la matière, nous fait savoir que, compte tenu des gros moyens dont disposent les trois armateurs, l'opération de déchouement ne doit pas tarder, sachant que l'immobilisation pour affrètement d'un navire coûte entre 15 000 et 20 000 dollars US/jour. Dans le cas des trois bateaux, et hormis le Keymar qui se trouve dans une situation difficile, leur position permet d'intervenir vite. La disponibilité de ballasts permanents de 20 000 tonnes rendent aisée la remise à flot de ces navires pétroliers dotés de double coque, réduisant ainsi le risque de pollution. Les deux autres navires ont, chacun, fait leur choix. Le Keymar a sollicité les services d'un gros remorqueur grec, l'Alexandros, d'une puissance de 6 200 chevaux, en opération sur les côtes jijéliennes où il remorquait le Nestorte, un navire transportant des fertilisants et qui s'est échoué, quant à lui, sur une plage de Jijel. Le Valbruna, navire battant pavillon italien, a eu recours à des remorqueurs italiens. L'opération de déchouement ne débutera que lundi puisqu'un bref retour au calme de la tempête est prévu pour cette journée. Selon les prévisions météorologiques, une nouvelle dépression atmosphérique de moindre force est attendue à partir de mardi et arrivera sur les côtes skikdies le mercredi. Rappelons que, lors de cette tempête à l'origine de ces incidents, la vitesse du vent a atteint 110 km/h, formant des vagues allant jusqu'à 10 mètres de hauteur, faisant échouer les trois navires. Leurs ancres ont lâché pour être emportées par les courants nord-ouest à partir du cap Bougarouni, poussant fatalement les navires vers la plage de Larbi-Ben-M'hidi où ils se sont échoués respectivement à minuit et à six heures du matin. La tempête a été annoncée et toutes les dispositions prises. Le port était en état de consignation, les navires qui accostaient l'ancien port étaient sortis en rade. Cependant, et en dépit de toutes les précautions, des incidents ont touché durant la même soirée l'ancien port et le petit port de pêche de Stora qui n'ont pas été épargnés par cette tempête similaire à celle vécue par la région en 1986. Le bateau TK-Brimen, en saisie conservatoire, transportant 6 090 tonnes de maïs, a été assisté par deux remorqueurs. Le Janie C porteur de 7 866 tonnes de tubes a cassé ses amarres, coulant un chalutier accostant au niveau du port de Skikda. Le petit port de pêche de Stora a été, à son tour, touché par la tempête. Huit embarcations de pêche ont coulé. Hier, le Blida, un navire battant pavillon algérien, pris lui aussi dans la tempête, a accosté en urgence. Porteur d'une cargaison de tubes et de fardeaux de bois, il était en danger en rade, ce qui a nécessité l'accostage du port. Ce navire, sauvé le 2 février in extremis, a déclaré la perte en mer de quelque 400 fardeaux de bois. Un avis a été lancé par radio par l'autorité portuaire aux navigateurs afin d'éviter ces fardeaux flottants qui risquent de les heurter. Les chargements d'hydrocarbures au niveau du port pétrolier de Skikda sont suspendus, la déconsignation du port ne se fera qu'à partir de lundi. Ces navires chargeront leur cargaison du nouveau port et repartiront dès le passage de la tempête, nous annonce-t-on. A. B.