Une superficie de 44 000 hectares risque de dépérir si des mesures drastiques ne sont pas prises à court terme. Les travaux de la première session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya se sont ouverts, avant-hier au siège de l'hémicycle, par la présentation et la lecture des dossiers concernant les secteurs de l'agriculture rurale et de la conservation des forêts et de la culture. L'intervention rétrospective du président de la commission de l'agriculture a permis de mettre la lumière sur les problèmes qui affectent le secteur de l'agriculture, en général, et des forêts, en particulier. Un constat chiffré qui s'explique par l'état de décrépitude touchant l'ensemble des forêts de la wilaya d'Oran qui a enregistré 10 000 constructions illicites sur un important périmètre de terrain arboricole et forestier. Une préoccupation majeure liée à la mauvaise utilisation de la forêt qui contient mal les assauts de la nature et de la négligence humaine. À la faveur d'un recensement de forêts à travers la wilaya, une superficie de 44 000 ha risque de dépérir si des mesures drastiques ne sont pas prises à court terme. Il s'agit avant tout de protéger le patrimoine sylvestre en octroyant une bonne partie de cette superficie qui ne demande qu'à être exploitée rationnellement. Dans ce contexte, 11 000 ha sont attribués à des personnes dans le cadre du développement et de la protection forestière. Cette opération qui tend à prémunir la forêt du phénomène de l'érosion et des dépressions naturelles consiste à sauvegarder les arbres et à lutter efficacement contre les animaux nuisibles et les mauvaises herbes. C'est ainsi que les habitants du pourtour champêtre, concentré pour l'essentiel à Oran, Arzew et Boutlelis, voient d'un bon œil l'opération de reboisement de 320 000 plants qui sera suivie par des campagnes de sensibilisation en milieu scolaire et familial. Le but du reboisement étant la multiplication des espèces arboricoles et animalières, la Conservation des forêts a pris le soin de reboiser 150 ha annuellement. Dans ce cas précis, 1 500 ha englobant 32 km2 ont été déjà replantés dans le cadre de l'assainissement et du nettoiement des forêts. Les services de la Conservation des forêts se fixent un autre échéancier relatif au reboisement de 1 200 ha chaque année pour les dix prochaines années. Selon le conservateur des forêts, 19 000 ha de terres agricoles ont été récupérés et intégrés au patrimoine forestier. Concernant le pacage autorisé, 25 000 têtes (ovins et bovins) ont pu accéder aux pâturages relevant des domaines des services agricoles. Sur un autre chapitre, le problème de la migration des oiseaux et leur incidence sur les dix zones humides a été précautionneusement abordé par le responsable du secteur qui a exclu toute présence de grippe aviaire ou de maladie épizootique. Il soulignera à ce sujet que 25 opérations de prélèvement sur des oiseaux migrateurs ont été effectués sans relever la moindre trace de grippe aviaire. Par ailleurs, 1 531 emplois ont été créés dans le cadre du Programme d'emploi rural (PER) dont 135 postes de travail affectés à la surveillance des forêts. Abordant le dossier de la culture dans la wilaya d'Oran, les responsables du secteur ont particulièrement insisté sur la nécessité de récupérer les salles de cinéma pour leur usage professionnel. Le directeur de la culture a lancé un appel aux pouvoirs publics pour la relance des activités culturelles au niveau de toutes les communes. Il insistera sur la priorité de réalisation des centres culturels à l'effet d'occuper un grand nombre de jeunes et permettre leur épanouissement. L'accent a été également mis sur la stimulation de la formation des cadres artistiques dans les domaines du théâtre, du cinéma, de l'art pictural, de sculpture et de la musique. Mais c'est le théâtre Abdelkader-Alloula qui fait référence culturelle par excellence. Il mérite les égards dus à sa renommée d'où ont émergé les comédiens racés de la trempe de Sirat, Himour, Hachmaoui et de bien d'autres encore. Avec un budget de fonctionnement annuel estimé à 1,7 milliard de centimes, le TRO suffit à peine à rétribuer ses 56 salariés. D'où l'urgence de la révision structurelle et statutaire du Théâtre régional d'Oran qui a été et restera pour longtemps le creuset de la création théâtrale sous la houlette magistrale de Abdelkader Alloula. Rabah Sbaâ, directeur de wilaya de la culture, aura fort à faire pour convaincre le wali, le président de l'APW et les élus locaux et nationaux pour qu'ils fassent preuve de magnanimité à l'endroit de la “chose” culturelle qui ne veut plus incarner le rôle de parent pauvre. B. Ghrissi