La décision sera connue le premier mars prochain. L'extradition des trois Algériens arrêtés récemment au Maroc pour implication dans le détournement des fonds de la BNA risque de prendre beaucoup de temps. La Cour suprême du Maroc a décidé hier de reporter jusqu'au premier mars prochain la décision d´extradition. Le département de Belaiz, qui a introduit une demande d'extradition auprès des autorités marocaines, doit donc patienter encore deux semaines. Tayeb Belaïz avait déclaré récemment que toutes les démarches ont été effectuées pour que les trois accusés soient transférés le plutôt possible. La Cour suprême marocaine a reporté l'audience sur demande de l'un des avocats des trois prévenus. L'avocat du principal accusé a même demandé la mise en liberté provisoire de son mandant. Chose que le procureur près la Cour suprême a rejeté estimant qu'elle n'a aucune justification valable. Les trois Algériens, rappelons- le, ont été arrêtés le 4 janvier dernier à Casablanca par la police judiciaire locale à la demande d'Interpol sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités judiciaires algériennes. Ils avaient été transférés depuis, à la prison civile de Salé (près de Rabat) où ils sont toujours en détention préventive. Fort heureusement qu'un accord d'extradition entre l'Algérie et le Maroc existe déjà, ce qui facilitera sans doute la tâche. Cet accord devrait être mis à exécution pour la première fois dans cette affaire. En effet, le scandale qui a éclaboussé la BNA a éclaté en octobre 2005. Depuis, une vingtaine de personnes a été présentée devant la justice. Six d'entre elles ont été mises sous mandat de dépôt et sept autres placées sous contrôle judiciaire. Selon le ministre des Finances, plus de 2 milliards de dinars ont été détournés durant ces trois dernières années, causant à la banque un préjudice estimé à 20 milliards de dinars. Il faut reconnaître que ce scandale financier tombe au moment opportun où les autorités ne cessent d'afficher leur volonté de lutter contre la corruption et d'agir en faveur de l'assainissement de la gestion des deniers publics. Le président de la République a personnellement insisté, lors de l'ouverture de l'année judiciaire, sur l'urgence de lutter contre le phénomène de la corruption. De son côté, le ministre des Finances, a appelé à changer l'architecture de contrôle du budget et des finances publiques, conformément aux orientations du chef de l'Etat, en mettant en place “un système de contrôle plus efficace à tous les niveaux.