Une importante délégation officielle de Singapour, composée de personnalités politiques et d'hommes d'affaires, effectue depuis hier une visite de quatre jours en Algérie. La délégation officielle, composée notamment du ministre des Affaires étrangères et celui du Développement national, ainsi que d'un important groupe d'hommes d'affaires, est conduite par le ministre Senior. La délégation a été reçue dans la matinée par les responsables de l'Andi. Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a reçu le ministre Senior, M. Goh Chok Tong. L'entretien a porté, selon un communiqué du ministère, sur “les voies et moyens de développer la coopération entre les deux pays”. M. Khelil a présenté à ses hôtes “les opportunités de coopération qu'offre le secteur de l'énergie, des hydrocarbures, de l'industrie et des mines”, a précisé le document. Un business forum sera organisé aujourd'hui à la résidence Djenane El-Mithaq durant lequel deux protocoles d'accord seront signés. La délégation d'hommes d'affaires de Singapour, représentant plusieurs secteurs, dont l'électronique, le bâtiment, va rencontrer les opérateurs économiques, membres de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Boualem M'rakach, président de la CAP, souhaite que les contacts entre les hommes d'affaires des deux pays se concrétisent par des relations de partenariat. Depuis son indépendance en 1965, Singapour a connu une croissance économique soutenue, quasi ininterrompue jusqu'à la fin des années 90 (taux moyen de croissance de 9,4% dans les années 70, de 8,5% dans les années 80 et de 7,7% dans les années 90) qui en a fait un pays moderne et développé. C'est ce qui ressort d'une note de synthèse de la mission économique de l'ambassade de France à Singapour. En moins d'un demi-siècle, les Singapouriens ont fait de leur cité un état prospère, stable politiquement et socialement. Singapour est à ce jour le 6e pays le plus compétitif au monde selon le Global Competitiveness Survey 2004 du World Economic Forum, la 3e place financière d'Asie derrière Tokyo et Hong-Kong. Néanmoins, depuis la fin des années 90, la croissance du pays est moins dynamique et plus volatile. Sa compétitivité est menacée notamment par la montée en puissance de l'Asie de l'Est. Le PIB par habitant est proche des 25 000 USD en 2004. Caractérisé par une très forte ouverture vers l'extérieur (les échanges commerciaux représentant plus de trois fois le PIB), le pays demeure fortement ancré en Asie (deux tiers de ses exportations, la moitié étant absorbée par trois pays : la Malaisie, le Japon et la Chine, y compris Hong-Kong). Il conserve une importante dimension “d'économie d'entrepôt”, par le biais des réexportations (près de 45% des exportations) et reste très dépendant de la demande adressée à l'Asie par le reste du monde, en particulier par les Etats-Unis, en raison de l'étroitesse de son marché intérieur d'à peine 4 millions d'habitants. L'économie repose sur 3 piliers : les activités manufacturières, qui continuent de représenter un quart du PIB (dont 32% dérivent de l'électronique, secteur traditionnel et 21% des biotechnologies, secteur en forte croissance), les activités de transport et de communication, ainsi que les activités financières et de services aux entreprises. M. R.