En ce moment, deux dangers guettent le village Aït Rehouna et ses habitants. Le comité de village, nouvellement réinstallé, tire la sonnette d'alarme. Des fissures nettes du sol augurent des glissements de terrains qui risquent de tout emporter. Ces glissements sont engendrés par l'exploitation d'une carrière qui n'est autre que la colline rocheuse au sommet de laquelle est juché le village. La carrière était exploitée pour la réalisation des ports d'Azeffoun puis de Tigzirt. Maintenant, affirment les membres du comité de village, “la situation n'est pas claire ; ils ont fini d'extraire les roches, ils avaient promis de faire les travaux de remise en état des lieux. Seulement, apparemment, il n'y a aucune étude de ces travaux. La menace est sérieuse, alors nous lançons un SOS aux autorités compétentes pour qu'elles agissent vite. Nous exigeons une étude technique de ces travaux de remise en état des lieux et surtout qu'ils soient réalisés le plus tôt possible. Il y va de notre sécurité”. Le deuxième problème est lié à l'assainissement. Ce problème est posé avec acuité par la présence de dizaines de puits et plusieurs dizaines de fosses septiques dans une surface relativement réduite, la contamination est imminente… Ce qui devrait arriver, arrivera, sauf si les autorités concernées désamorcent dans les plus brefs délais cette bombe bactériologique. Conscients de ces dangers, les membres du comité de village veulent aussi prendre à témoins l'opinion publique et surtout sensibiliser tous ceux qui pourraient aider à éloigner les menaces qui pèsent sur les habitants. D'autres problèmes que vivent ces villageois ont été également soulevés tels que le transformateur d'électricité (qui date de l'ancienne époque) et qui s'avère maintenant insuffisant pour alimenter tout le village ; les coupures et autres chutes de tension sont très fréquentes, en hiver comme en été. En outre, Aït Rehouna souffre du problème d'eau potable depuis des années. En effet, hormis une fontaine publique alimentée par un vieux captage d'une source du village voisin Ihnouchène — qui alimente en fait quatre villages — il n'y a ni d'autres réseaux ni d'autres sources. Le manque alors est flagrant, et en été c'est le calvaire au quotidien. Les habitants creusent alors des puits ; plus de 40 ont été recensés. M. BENYAKOUB