RESUME : Ramos s'avère être le fils cadet de Dimasse. Salim lui demande de le contacter afin d'avoir des renseignements sur sa femme. Voulait-elle juste un travail ? Salim se met à contempler un vase en porcelaine posé sur un guéridon dans un coin de la grande salle. Le tableau de la Joconde trônait aussi au milieu d'un long mûr. Une belle imitation de Léonard de Vinci, se dit Salim, avant de tirer une cigarette. Yakis se lève et lui propose du feu en faisant jouer un briquet en or. Salim lance un regard au jeune Grec. Un bel homme, se dit-il, mais trop brun, trop bronzé plus précisément. Ces jeunes doivent se pavaner tout le temps au soleil, se dit-il en se rappelant que l'homme de la pension lui avait précisé que ce Ramos était très bronzé. Dimasse avait les traits tirés et Salim s'en voulait de l'avoir dérangé. Il s'apprêtait à prendre congé en proposant de revenir dans la soirée, mais le téléphone se met à sonner et Yakis court décrocher. - C'est peut-être Ramos, lance Dimasse. Yakis revient avec l'appareil téléphonique et tend le combiné à son père. - Ramos, annonce-t-il en jetant un regard à Salim. Un langage en grec s'ensuivit. Le vieil homme semblait furieux et criait. Salim entendit prononcer le nom de Leïla. Il essaya de suivre tant bien que mal une conversation à laquelle il ne comprenait que dalle. Au bout d'un moment, le vieil homme raccroche et remet l'appareil sur la table basse. Il regarde Salim un moment, puis lance : - Votre femme est à Marseille. Elle a raté l'avion d'Athènes hier soir et doit encore attendre trois jours avant de pouvoir embarquer. Ramos lui a proposé un boulot dans une succursale de voyages et elle a accepté. D'ailleurs, elle lui avait recommandé le plus grand secret. Il a fallu que je lui raconte toute l'histoire pour qu'il consente à me donner ces informations. Dimasse était essoufflé. Et Salim s'en voulait à mort d'avoir interrompu son repos. La seule question qui restait en suspens est celle de l'endroit où Leïla avait élu domicile. - Je pense que je devrais me remettre tout de suite à sa recherche puisque maintenant, je suis certain qu'elle est toujours à Marseille, lance-t-il après une minute d'hésitation. - Oui. Ramos ne sait pas exactement où elle est. D'après ses dires, c'est toujours elle qui le contacte. Il faut commencer par la chercher chez tes connaissances, la familles, les amis… - Oui, c'est ce que je vais faire et tout de suite, mais je repasserai prendre de tes nouvelles Dimasse. Remets-toi rapidement de ta maladie. Dimasse bomba le torse en souriant. - Je ne suis pas aussi fragile que tu le crois Salim. J'espère que tu vas retrouver Leïla rapidement, et dans ce cas-là, tu reviendras passer quelques jours chez moi. Je m'ennuie tout seul dans cette grande maison que j'ai construite, en fait, pour ma grande famille. Il fait un grand geste circulaire avant de poursuivre en regardant son fils : - Et mes deux vauriens de fils préfèrent crécher à Athènes. Alors, je me retrouve tous les soirs seul et malheureux. Encore, je peux remercier la providence que ma sœur vive avec moi. - Je reviendrai te voir. C'est juré, promis, dit Salim, mais avant cela, il faudra que je retrouve LeIla. - Bonne chance, jeune homme. Y. H. (à suivre)