Une réunion des experts africains, chargés des questions de migrations et de développement, est prévue à Alger à compter d'aujourd'hui et ce, jusqu'au 5 avril prochain. Une cinquantaine de pays africains ont déjà confirmé leur participation à ce rendez-vous, auquel sont également invités des organismes internationaux et régionaux et des ONG africaines. Cette rencontre devrait aboutir sur une stratégie commune des nations africaines sur la gestion des migrations et le développement économique. Une position qui sera exposée lors de la réunion ministérielle Afrique-Europe, programmée pour la fin de l'année en cours. Selon un document, transmis aux rédactions de la presse nationale par le ministère délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, il devient impératif aux dirigeants des pays du Continent noir de se mettre d'accord sur une politique unitaire pour au moins huit raisons fondamentales. La problématique des migrations, notamment clandestine, est au centre des préoccupations de la communauté internationale, au moment où la non-maîtrise des réseaux dormants d'Al-Qaïda constitue la principale menace pour le monde. La situation précaire des sans-papiers dans les pays occidentaux inquiètent également les organisations humanitaires, mais aussi les pays d'origine et d'accueil de ces personnes. Les Nations unies convieront au mois de septembre prochain, institutions et ONG internationales pour débattre du phénomène. L'Afrique connaît, par ailleurs, d'incessants mouvements transfrontaliers à l'intérieur de ses territoires, essentiellement des contrées extrêmement pauvres vers des terres plus clémentes. Elle souffre, inexorablement, en parallèle des conséquences de l'émigration illégale vers l'Europe. “Ces mouvements préoccupent l'Afrique à triple titre : d'abord par les dangers qu'encourent les jeunes africains qui s'engagent dans une aventure (parfois au risque de leur vie), ensuite par le souci de lutter efficacement contre les réseaux maffieux qui entretiennent et tirent profit des migrations clandestines”, explique le ministère susmentionné. Au-delà de ces aspects connus des migrations, les services du ministère de tutelle notent que les déplacements de la population touchent de plus en plus des compétences, dont les pays africains ont besoin pour sortir du sous-développement. L'unique point positif relevé a trait aux transferts des fonds des migrants vers leur famille restée dans les pays d'origine. “Ces transferts sont aujourd'hui courtisés tant par les institutions financières et bancaires, qui arguent des coûts de la lutte internationale contre le terrorisme et le blanchiment d'argent pour pratiquer des frais exorbitants, que par les pays développés qui y voient une source pouvant, à terme, alléger leurs obligations internationales en matière d'aide publique au développement” S. H.