Profitant des premières journées ensoleillées du printemps et surtout des vacances scolaires de leurs enfants, les Oranais n'ont pas attendu les grosses chaleurs de l'été pour faire trempette. Ce n'était pas encore le rush sur les routes du littoral mais cela y ressemblait. Certaines familles passablement frileuses ont préféré ce week-end pique-niquer sagement en rase campagne, au bord de sentiers tranquilles mais pas trop loin de la mer. Quelques-unes ont carrément envahi le complexe des Andalouses pour déguster leur première glace de la saison, les yeux éperdument rivés sur le large. Déjà les premiers jet-skis ont commencé à surfer entre les vagues d'une mer d'huile. Ni zodiacs de la Protection civile amarrés sur la berge, ni fanions rouges ou verts, ni maîtres-nageurs pour réguler les éventuels débordements des baigneurs, rien de tout cela, pas même un émigré perdu dans le lot. Le bord de l'eau était libre et presque livré à lui-même. Pressés d'en découdre avec une mer dont ils ont été sevrés pendant huit mois des jeunes se sont déshabillés dans leurs voitures pour ne pas perdre une miette de ce temps radieux et ont couru comme des fous vers les premiers flots. Premier plongeon, première tasse, sans doute pour ceux qui ont perdu la main. Quelques parasols ont tout de même été plantés ici et là sans doute par des rêveurs ou tout simplement par des citoyens en quête de calme et de repos venus se “désintoxiquer” du terrible stress de la ville. Que ce soit sur des plages moins huppées et moins recherchées que celle des Andalouses comme à Bomo, Coralès, l'Etoile, le Cap ou les Corailleurs, les Oranais ont jeté partout leur dévolu, sans faire la fine bouche. En attendant le retour effectif c'est-à-dire un peu moins de trois mois, hôtels, bungalows, restaurants, cafétérias, marchands de glaces et de souvenirs de la côte apportent les dernières touches à leurs structures. En général, quelques bons coups de peinture pour rafraîchir les façades et les enseignes, sans plus. Pour l'instant les vacances se limitent aux week-ends volés à la saison. MUSTAPHA MOHAMMEDI