Sans tambour ni trompette, l'été a fait une entrée fracassante, hier, à Oran avec, tenez-vous bien, plus de 30° à la clef. Il faut croire que les thermomètres, quelque part, surchauffaient et la luminosité était telle qu'il était carrément conseillé de porter des lunettes de soleil. Pas pour la frime, bien sûr, mais beaucoup plus pour le confort des yeux. Et comme les Oranais ont le naturel du lézard, la majorité d'entre eux s'est sagement calfeutrée à l'intérieur des logis en attendant que le temps se rafraîchisse. Quelques passants, à la recherche d'une ombre salvatrice, semblaient flotter dans une ville désertée par ses habitants. Presque pas de circulation au centre-ville, encore moins dans les faubourgs. Et pour cause : la plupart des automobilistes, fuyant une canicule précoce, ont préféré tout simplement faire trempette au bord de l'eau. Le premier bain de l'année 2005 pour la plupart. Les plages de la corniche, pratiquement de Mers El Kebir à Madagh, ont retrouvé les grandes foules et les couleurs de l'été. En fait, la saison estivale a bel et bien commencé, hier, un peu bon enfant mais à qui il manquait deux choses : le rush des émigrés avec leurs camping-cars, leurs grosses voitures et leur gouaille si particulière qui fait finalement leur charme ainsi que les interminables bouchons de la circulation qui donnent, en général, du sel aux véritables vacances. Mais il y a l'angoisse du bac, du BEF. Vacances ? Bouffée d'oxygène ? Les Oranais se sont payés, hier, une véritable sortie en mer. MUSTAPHA MOHAMMEDI