“Si Mohand u M'hand, un poète, une œuvre, une société” est le thème d'un colloque qui s'est ouvert, avant-hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Organisée par l'association qui porte le nom du poète, la rencontre a vu la participation d'une brochette d'écrivains et d'enseignants universitaires. Dans une allocution d'ouverture, Ould Ali L'hadi, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, a mis en exergue l'importance que revêt ce genre de manifestations pour faire connaître tous ceux qui ont marqué de leur empreinte la culture algérienne. “Cette rencontre se veut une occasion d'hommage, de débat et de bilan. D'hommage parce que l'homme célèbre est et demeure une icône de notre histoire récente. Sa poésie aide à fixer quelques repères historiques et contribue à rétablir bien des vérités. De débat, qui sera animé par des communicants de renom entre universitaires, hommes de culture et militants. Chacun y apportera un éclairage sur une période très mouvementée de notre passé, sur un homme à l'héritage si consistant et sur une société qui continue à s'y identifier, aussi bien au passé qu'à l'homme en tant qu'acteur. De bilan, qu'il faudra dresser sans complaisance car le poète est au centre de plusieurs débats allant de la poésie à l'histoire en passant par la littérature, la sociologie et l'anthropologie.” Des questionnements persistent et nos honorables conférenciers tenteront d'apporter les réponses. M. Ould Ali rappellera que cet événement s'insère dans un programme global étalé sur une année et qui commémore le centenaire du barde. “Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu et ce colloque vient clôturer cette occasion particulière. Car le témoin d'une époque que fut Si Mohand u M'hand mérite de retrouver la place qui lui revient dans l'histoire de notre pays. Son œuvre gagnera à être vulgarisée et enseignée dans tous les paliers de l'enseignement. Aussi, nous participons activement, aux côtés d'acteurs, de militants et d'hommes de culture, à l'initiative visant à classer l'œuvre de Si Mohand u M'hand et de cheikh Mohand Oulhocine au niveau de l'Unesco, comme patrimoine universel.” Inaugurant le cycle de conférences, Bali Madjid, enseignant, a souligné : “Si Mohand u M'hand est et demeure le plus connu et reconnu de nos poètes. Un siècle après sa mort, son œuvre autant que son mythe se perpétuent.” Pour sa part Youcef Merahi, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), a indiqué que l'œuvre du barde n'est pas épuisée à ce jour avant de s'interroger : “Quelle place pour ses poèmes dans le cursus scolaire ?” Lui succédant, Saïd Chemakh, enseignant à l'université de Tizi Ouzou, a consacré son exposé à “Thamurth dans la poésie de Si Mohand”. La journée d'hier a été marquée par l'animation de quatre communications. Ghobrini Mohamed, ancien journaliste, actuellement conseiller à la communication au bureau des Nations unies à Alger, a parlé de son dernier livre Dialogue de géants, un montage poétique imaginaire entre Si Mohand u M'hand et cheikh Mohand Oulhocine. Rachid Mokhtari a revisité les isefras de Si Mohand dans le répertoire de la chanson kabyle de l'exil. De leur côté, Abdennour Abdesselam, linguiste, et Madjid Rabia, poète, ont développé respectivement deux thèmes, à savoir “L'étude comparative Si Muhand u M'hand-Baudelaire” et “Si Muhand u M'hand et cheikh Mohand Oulhocine”. En marge de ces conférences, une vente-dédicace de livres et de recueils de poésies a eu lieu dans le hall de la Maison de la culture. La projection du film Si Muh, l'insoumis et son making-off était également au programme. A. TAHRAOUI