Le rideau est tombé lundi soir sur le premier festival du film francophone, organisé à la salle Ibn Zeydoun du 23 mars au 3 avril, qui a permis aux cinéphiles algérois de découvrir diverses cinématographies de l'espace francophone. Pour la cérémonie de clôture, les invités du festival, des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger essentiellement, ont eu le plaisir d'assister à la projection du long métrage Quand la mer monte de Yolande Moreau et Gilles Porte, distingué par deux Césars en 2005 et le prix du public aux Rencontres internationales de cinéma de Paris. Le film est proposé par l'ambassade de Belgique et la délégation Wallonie Bruxelles. Quand la mer monte raconte, avec beaucoup de poésie, d'humour et d'amour, les aventures d'Irène, une comédienne, la quarantaine bien entamée, mère d'un petit enfant, en tournée avec un spectacle intitulé Sale affaire près des frontières franco-belges. Sur scène, elle joue un personnage qui vient de tuer son amant et qui rêve toujours du grand amour. Elle choisit parmi les spectateurs celui qui l'accompagnera. Lors d'une représentation, son choix se porte sur Dries, un homme d'une trentaine d'années, vendeur de légumes sur les marchés et porteur de géants lors des fêtes du village. Mélangeant fiction et réalité, Dries sera le poussin attiré sur scène tout au long de la tournée comme dans la vie, l'espace de quelques jours, le temps d'une grande histoire d'amour, avec des similitudes qui rappellent étrangement celles du spectacle Sale affaire. Quand la mer monte est une belle comédie où l'on retrouve une hilarante Yolande Moreau et un excellent Wim Willaert. Le scénario est une adaptation d'un texte écrit dans les années 1980 par Yolande Moreau qu'elle a présenté au théâtre intitulé Sale affaire, du sexe et du crime. La projection a été précédée par celle du court métrage Jean Farès de Lyes Salem. Le soir de la naissance de son fils, Driss, seul dans les rues de la ville, ne contient plus sa joie. Il faut qu'il la partage. Il appelle donc ses parents à Alger et ses beaux-parents à Versailles. De chaque côté, on lui pose la même question : “Comment l'enfant va-t-il s'appeler ?” Une petite histoire sympa sur la vie de tous ces gens qui sont partagés entre leur pays d'origine et celui d'accueil. La projection est un clin d'œil à l'Algérie qui a abrité, une dizaine de jours durant, cette manifestation placée sous le signe du dialogue et de la diversité culturelle. Organisé par les représentations diplomatiques des pays francophones à Alger, le festival a permis au public algérien de découvrir une cinématographie ancrée dans les sociétés qu'elle représente. Des légendes d'Afrique, des fictions européennes et du militantisme canadien, tout en passant par des films qui reflètent la réalité d'autres sociétés. Rendez-vous l'année prochaine, peut-être. W. L.