L'association féminine d'Oran, Afepec, qui a récemment rejoint le Forum social algérien qui se veut un espace démocratique d'idées, s'inspirant de la charte du Forum social mondial, a depuis peu et en collaboration avec certains mouvements associatifs créé un espace de débat et de rencontre dénommé Espace citoyen d'Oran (ECO). Cet espace conçu comme un point de rencontre pour tous ceux qui se revendiquent des idéaux démocratiques et citoyens, contre la mondialisation du capitalisme et l'ultralibéralisme, a permis d'ores et déjà de mettre en place un projet ambitieux. Celui-ci consiste en le lancement d'une “université populaire de la citoyenneté” dont les premiers cours débuteront ce 20 avril au niveau du Cridish. Cette université populaire qui s'adresse aux jeunes “sera un espace de formation à la citoyenneté”, explique l'un des animateurs de l'ECO. Ainsi, une première session de 30 jeunes suivront, pendant 6 mois, 4 modules d'enseignement : le droit, l'économie politique, la philosophie et la sociologie et enfin l'histoire. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que l'université populaire dispense des cours de type académique. Il s'agit de préparer les jeunes algériens “à répondre aux enjeux qui les attendent, comment devenir un acteur social, comment promouvoir chez ces jeunes les principes de citoyenneté, de liberté, de démocratie. Ces cours seront dispensés par des enseignants universitaires d'Oran”. Un vaste programme, en somme, qui s'appuiera sur des modules d'enseignement, mais surtout sur l'accompagnement qui sera fait en direction des 30 jeunes pour la réalisation de projets. L'un des futurs enseignants de cette université populaire explique : “Si les jeunes se désintéressent de la vie politique et sociale, il faut donc renouer le contact avec eux...” Et c'est là qu'intervient leur “encadrement ou accompagnement dans la conduite de projets individuels ou collectifs, création d'association, développement en faveur des jeunes dans un quartier, etc.”. Par ailleurs, dans le programme de l'université populaire de la citoyenneté, il est également prévu des échanges pédagogiques en Algérie avec d'autres jeunes d'autres wilayas ainsi qu'à l'étranger. Mais pour que les animateurs de l'ECO atteignent leur objectif, il leur faudra impérativement sortir à la rencontre des jeunes et des citoyens, car par le passé, c'est surtout à ce niveau que ces associations ont péché ne parvenant pas à dépasser un cercle restreint de contact. C'est là aussi que se mesurera l'impact de l'université populaire de la citoyenneté. F. BOUMEDIENE