Ils ne cherchent pas à « conquérir le pouvoir » mais, veulent juste « construire une nouvelle émancipation en multipliant les solidarités concrètes. » Un premier mouvement altermondialiste, le Forum social algérien (FSA), vient de voir le jour à Oran. Loin d'être une association, ni une quelconque organisation (il ne se repose sur aucune existence juridique), ce mouvement se propose juste d'être « un espace de rencontres entre mouvements hétérogènes et épars, ayant pour but l'élaboration d'alternatives économiques et sociales. » Et déjà un premier projet tombe : lancer une université populaire de la citoyenneté. Projet qui se propose d'être un espace de travail « d'éducation populaire ». Cette université est conçue comme un espace de formation à la citoyenneté. L'objectif est ainsi de semer et de diffuser des valeurs nobles comme « la modernité, la démocratie, la citoyenneté, la tolérance, la solidarité... » Des enseignants bénévoles formeront ainsi une trentaine de jeunes par sessions d'un semestre. Les cours porteront sur le droit, la philosophie, la sociologie... Le premier cours inaugural sera dispensé le 20 avril au CRIDISH. Toute une symbolique, car la date coïncide avec la célébration du printemps berbère, qui est en soi une cause citoyenne. Si ce petit groupe de militants est hétéroclite, (on retrouve des militants d'obédience de gauche (MDS), du centre gauche (RCD), ou sans coloration politique telle que des militantes féministes de l'AFEPEC), il n'empêche que toutes ces composantes ont un point commun : la critique de la mondialisation capitaliste. Pour ce faire, leur premier chantier mise sur la qualité de la formation. Première idée Tout est parti d'une première idée : celle de tenter de répondre à la question de savoir quel équilibre trouver entre les utopies collectives du passé et les moyens de l'émancipation individuelle dans l'avenir ? L'objectif de ce forum social est ainsi « d'engager un vaste travail de déconstruction de l'idéologie néolibérale. » Ils veulent alors se lancer dans une intense production d'alternatives et une multitude d'initiatives. Pour ces militants, « la mondialisation est un processus politique, auquel s'oppose désormais un autre processus tout aussi politique : le mouvement alter mondialiste lui-même. » Emergeant du rideau de fumée qui en avait longtemps dissimulé la nature profonde, la mondialisation apparaît avant tout, aux yeux de ces militants, comme un système de domination du Nord sur le Sud. Ce mouvement ne veut pas jouer simplement un rôle de « poil à gratter ». En adoptant le slogan « Un autre monde est possible », il a fixé clairement son ambition. Dès lors, le contenu des propositions, qui reste à approfondir, est inséparable des moyens pour leur donner corps. Les militants avancent, à cet égard, une autre notion, celle de « matrice systémique des alternatives ». Lors d'un débat qui s'est déroulé jeudi, au siège de l'association féminine AFEPEC, les interventions ont insisté davantage sur la nécessité de « donner un débouché politique » à ce forum social. Un Forum qui s'inscrit dans la lignée des Forums sociaux méditerranéens et mondiaux et qui projette aussi d'organiser des conférences qui porteront sur des thèmes variés.