L'enjeu de ces assises est évidemment le contrôle du comité central, instance où se prennent les décisions déterminantes du parti. La préparation du 8e congrès du parti du Front de libération nationale entre dans sa phase finale avec la tenue, ce lundi, des sept conférences régionales à travers le pays. C'est la dernière ligne droite avant la “grand-messe organique” prévue pour la der-nière semaine du mois prochain. Selon des sources proches des responsables du parti, le congrès se tiendra probablement les 27, 28 et 29 mars prochain au Palais des Nations. Cette date reste, pour le moment, au stade de proposition. Elle sera discutée durant la prochaine réunion de la commission de préparation de ce rendez-vous, affirme notre source qui ajoute que tout plaide pour qu'elle soit retenue comme décision défini-tive. Durant les regroupements qui se tiendront ce lundi simultanément à Alger, Constantine, Oran, Ouargla, Aïn Defla, Sidi Bel Abbés et Batna, les participants débattront des rapports préliminaires que soumettront les mouhafedhs. Ces textes seront discutés, enrichis et adoptés avant d'être adressés à la commission nationale laquelle élaborera une synthèse qui sera présentée au congrès comme document de travail. Tous les volets inhérents au fonctionnement interne du parti seront abordés durant ces conférences régionales que présideront les membres du bureau politique. Il s'agit principalement, avance une source proche de l'instance exécutive, de la situation organique, de la refonte et de la révision des textes qui régissent le parti : le règlement intérieur, les statuts et le programme. Ces réunions, qui seront de vrais tests pour la direction actuelle, seront suivies par la tenue d'une rencontre de la commission nationale qui aura à évaluer l'état d'avancement des préparatifs. Cette structure tranchera également sur certains détails relatifs au 8e congrès comme les arbitrages sur des conflits et autres litiges qui surviendront au niveau des différentes kasmas et mouhafadhas. Le nombre de congressistes sera également arrêté par cette structure que préside Ali Benflis. Selon une source proche de celui-ci, le nombre de participants oscillera entre 1 300 et 1 500 délégués qui seront élus par la base. Ce rendez-vous verra, affirme notre interlocuteur, la participation massive de la gent féminine, fait inédit dans l'histoire du parti. Une parfaite traduction d'une des orientations du patron de la formation qui insiste sur la nécessaire implication des femmes dans la gestion des affaires politiques. Les congrès seront précédés d'une session du comité central. S'agissant du débat sur les élections présidentielles d'avril 2004, nous avons appris de la même source que ce point sera totalement évacué des débats et qu'aucune intervention ni même référence à cette échéance ne sera tolérée durant les travaux en plénière comme en commissions. Il est prévu l'adoption d'une motion conférant au comité central qui sera élu le pouvoir de trancher sur cette question. Cette structure, la plus importante entre deux congrès, aura donc à designer le candidat du FLN ou à faire connaître la position du parti, le moment opportun, par rapport à cette élection. Tout porte à croire que le vieux parti sera amené, comme en 1999, à soutenir le candidat qui sortira des laboratoires du régime. Sauf chamboulement de dernière minute, les différents clans au sein de la formation majoritaire à l'Assemblée nationale s'astreindront à cette règle de passer sous silence l'épineuse question de la présidentielle. La bataille est différée. L'heure est à la conquête des sièges au comité central pour mieux manœuvrer le jour J. Chaque partie tentera d'arracher le maximum d'espace pour renforcer ses postions au sein de cette structure dans laquelle se prennent les plus importantes décisions. La composante du comité central renseignera sur l'orientation que prendra le FLN durant les prochaines années. L'enjeu du congrès est donc dans le contrôle de cette structure. M. A. O.