Le ministre de la Santé a appelé, hier, les privés à s'impliquer davantage dans la réalisation de structures hospitalières. “Priorité à la production nationale”, a martelé hier Amar Tou lors de sa visite au Salon international du médicament et de l'équipement médical (Simem) qui se tient au Palais des expositions d'Alger. L'occasion pour le ministre de revenir sur les grandes lignes de la politique de son département qui œuvre pour la promotion du médicament générique qu'il estime loin d'être suffisant en faisant allusion à de nouvelles mesures incitatives. Sans donner plus de détails, le ministre a insisté sur la nécessité d'établir un équilibre entre l'importation et le générique. Il est question aussi de développer les soins de proximité en faveur des régions enclavées et la mise à niveau des hôpitaux ainsi que le développement de la recherche médicale. “Pour l'année 2004-2005, il y a eu à peine un développement de 3% de la production nationale, ce qui reste très faible”, a-t-il dit avant de lancer un appel aux investisseurs étrangers à venir produire en Algérie. À ce propos, il a été porté à la connaissance du ministre que la volonté ne manquait pas à certains laboratoires pharmaceutiques étrangers qui se heurtent souvent au problème du foncier. Lors de sa visite aux différents stands, le ministre a été également interpellé par certains exposants concernant les lenteurs, voire les blocages dans l'enregistrement des médicaments au niveau du ministère. “Il n'y a eu pratiquement aucun enregistrement depuis 2001. Nous avons procédé au déblocage de la situation, et pas moins de 8 000 dossiers étaient en attente. Nous en avons traité 500 jusqu'à présent et l'opération se poursuit”, a répondu Amar Tou qui a évoqué la nécessité d'instaurer des normes pour les consommables. Amar Tou a également abordé le chapitre du privé qui, selon lui, est loin d'être complémentaire avec une capacité de couverture d'à peine 6%. Il a, par conséquent, appelé les privés à s'impliquer davantage, notamment dans la réalisation de structures hospitalières. Le privé reste pourtant inaccessible aux citoyens ordinaires, mais constitue la cible privilégiée des opérateurs étrangers qui proposent un équipement de plus en plus sophistiqué. “Le Simem se veut être un carrefour technologique pour les professionnels du domaine”, nous a déclaré Mlle Imène Bacha, organisatrice du salon. Il faut savoir qu'en plus de la participation algérienne, le salon enregistre dans sa 8e édition une forte présence des équipementiers et producteurs européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) et dans une moindre mesure l'Autriche, la Belgique, la Finlande, le Danemark, la Suisse, le Portugal, la Hollande et la Hongrie, suivis des produits américains et japonais. On a constaté aussi une percée de pays comme le Brésil, la Corée, l'Inde, la Turquie, le Pakistan et la Nouvelle-Zélande. Pas moins de 132 exposants représentant 368 firmes de 22 pays sont venus proposer leurs compétences et leurs performances en la matière. Le salon propose aussi une série de conférences entamée par les Canadiens qui, en présence du ministre, ont présenté hier un exposé sur l'industrie des équipements médicaux. Les chiffres Concernant le marché du médicament, l'importation représente 23%, dont l'essentiel provient de France. Saidal produit du générique à hauteur de 67%. Le secteur public sera renforcé par la construction de 120 centres de santé, de 120 polycliniques et de 70 hôpitaux. Le secteur privé assure 6% en termes de capacité d'hospitalisation avec 221 polycliniques fonctionnelles et 145 autres en cours de réalisation. Les maladies transmissibles représentent 32% et connaissent une diminution contrairement aux maladies non transmissibles qui connaissent une nette augmentation et sont de l'ordre de 59%. Les 9% restants représentent les accidents de la circulation et les accidents domestiques. 8 centres anticancéreux vont être réalisés dans des wilayas qui comptent des facultés de médecine sauf pour Ouargla. Celle-ci bénéficiera d'un centre pour couvrir les wilayas du Sud. Il est question aussi de 3 centres cardio-pédiatrie. Nabila Saïdoun