Le débat sur le budget primitif de la wilaya d'Alger ne semble pas perdre de sa passion. Bien au contraire, chaque séance est interrompue à plusieurs reprises par des contestations obligeant à chaque fois le P/APW à brandir la sempiternelle menace de retirer la parole aux contestataires. Ainsi pour la journée d'hier, le point concernant le projet du siège de la daïra de Rouiba a dépassé largement le temps qui lui était consacré. Et pour cause, ce projet, qui date de 2000, est entaché d'irrégularités que les élus ont mis à nu, notamment son inauguration par le président de la République lors de sa tournée à travers la capitale alors que l'assemblée n'avait pas encore adopté le marché. Ce projet, dont l'enveloppe initiale était de 77 millions de dinars dont 44 sur le budget de l'Etat, s'est étiré dans le temps et a dû être arrêté pendant deux ans et demi en raison des effets du séisme. Ceci a d'ailleurs nécessité 44 millions de dinars pour les travaux de réfection. Une demande de 56 millions de dinars a été accordée pour continuer le projet dont les travaux de finition nécessitaient une autre enveloppe de 86 millions de dinars. Un montant qui sera également approuvé par l'assemblée. Mais contrairement aux dispositions du code des marchés publics, ce dernier marché sera fractionné et attribué à 14 entreprises. Autrement dit, cette pratique a permis tacitement de contracter des marchés de gré à gré dont le montant, il faut le rappeler, ne saurait dépasser 600 millions de centimes. Cette manière illégale et non conforme à la réglementation en vigueur a suscité la protestation de la plupart des élus dont le représentant du FFS, Mohamed Arezki Ferrah, proposera même une commission d'enquête à ce sujet, et ce conformément à l'article 57 du code de wilaya. “Ce projet n'a jamais suivi le cheminement normal. Un commis de l'Etat a avoué qu'on avait fractionné ce projet. Est-ce possible d'approuver dans cette assemblée des pratiques douteuses ? Le président de la République, lors de l'inauguration de ce siège était-il au courant de toutes les irrégularités qui caractérisaient le projet ?” s'est interrogé l'élu. Il y a lieu de rappeler que l'intervention du wali concernant la présentation du bilan n'a toujours pas eu lieu. Les deux autres points relatifs au dossier de La Casbah d'Alger et des terres agricoles seront débattus lors d'une session extraordinaire, dix jours après la clôture des débats sur le budget primitif. ALI FARES