En dépit de cette apparente levée de boucliers, Abdelmadjid Azzi a mis un bémol à ses déclarations pour ne pas avoir sans doute sur le dos le patron de l'UGTA, mais aussi connaissant le mode de fonctionnement des institutions, l'avant-projet ne risque pas de connaître des chamboulements majeurs. Pour la seconde fois en quelques jours, le responsable de la Fédération nationale des retraités (FNTR), Abdelmadjid Azzi, a tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences qu'induirait une éventuelle adoption de l'avant-projet de loi concernant les mesures d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi sur la sécurité sociale. Invité hier de la radio Chaîne II, Abdelmadjid Azzi a indiqué que “cette loi remet en cause le principe fondateur de la Sécurité sociale”. “C'est grave ce qu'ils veulent faire”, a-t-il estimé. Actuellement à l'étude à l'Assemblée, le nouveau projet de loi prévoit notamment de ramener le pourcentage de cotisation des employeurs de 25% à 15% environ. Le manque à gagner sera assuré par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). La nouveauté donc, ce n'est pas dans le budget de l'Etat que l'argent sera puisé pour appuyer la création d'emploi, mais plutôt dans la Caisse d'assurance chômage. “L'emploi, c'est à l'Etat de le prendre en charge. La nouvelle loi constitue une violation de celle régissant la Sécurité sociale. L'Etat a de l'argent, il n'a pas besoin de puiser dans celui de la Sécurité sociale” a-t-il encore affirmé. L'autre argument qui justifie, à ses yeux, la nécessité de maintenir en l'état la sécu, c'est sa bonne santé financière. “On ne peut réformer un système qui marche” a-t-il dit. Et d'ajouter : “Le système est équilibré.” “On ne peut pas se taire !” a-t-il encore déclaré. Mais en dépit de cette apparente levée de boucliers, Abdelmadjid Azzi a mis un bémol à ses déclarations pour ne pas avoir sans doute sur le dos le patron de l'UGTA, mais aussi connaissant le mode de fonctionnement des institutions, l'avant-projet ne risque pas de connaître de chamboulements majeurs. “L'avant-projet de loi est maintenant entre les mains des députés (…), mais il fallait attirer l'attention que la loi est en violation avec la loi fondamentale” a-t-il tempéré. Interrogé sur une éventuelle revalorisation des retraites, le représentant de l'UGTA a indiqué qu'“elle devrait être logiquement légèrement supérieure à celle de l'an passé, puisque les équilibres financiers sont là”. Près de 3 milliards de DA — l'excédent est de 1 milliard, selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale — sont ainsi inscrits au titre de revalorisation. Il reste juste au conseil d'administration d'en fixer le taux. Mais au-delà, des revendications relatives aux retraites, comme la diminution de l'IRG, sont soumises au ministère des Finances dont ils attendent toujours la réponse. Quant à la question des remboursements des médicaments, la fédération a proposé au ministre du Travail, selon M. Azzi, à ce que la Sécurité sociale agrée des médecins. Ainsi, les malades paieront au tarif fixé par la sécu et connaîtront les médicaments pouvant être remboursés. KARIM K.